4 ans plus tard, avec 3 enfants, les besoins étant plus importants il partit travailler au Service Hydraulique (Route de Mascara) à SBA. Pendant des années, il arpenta continuellement toutes les routes d’Oranie et du Sud. Ces routes n’étaient quelquefois que des pistes, pas très bien balisées et il arrivait parfois qu’il se perde au coucher du soleil. Il essayait alors, nous contait-il, de positionner l’avant du camion sur un promontoire, allumait les phares et klaxonnait plusieurs fois dans la nuit. Alors, sortant de nulle part, apparaissaient des indigènes qui lui apportaient de l’eau et même de la nourriture, et le remettait sur la bonne voie. Partir pour 3 semaines 1 mois, était monnaie courante. Saïda, Le Kreider, Mascara, Mostaganem, Mecheria,Trezel, Geryville, Aïn Sefra, Colomb Béchar, partout où s’ouvraient des chantiers de construction, de ponts des routes, de nouvelles infrastructures. Il revenait toujours, avec, pour sa famille, des provisions qu’il avait marchandées, le long de la route. Tantôt, un cabri, un chapelet d’une vingtaine de Gangas, ou encore des régimes de dattes, etc. Les Gangas étaient la spécialité des Touaregs. Ils savaient les capturer et surtout avaient l’art de les préparer pour qu’elles se conservent et restent comestibles une vingtaine de jours.