L’école ‘La Renaissance’ inscrit 70% d’élèves issus de la Mare Rouge, grands bâtiments nouvellement construits, de nos jours on dit la zone et 30 % d’une zone pavillonnaire. Le quartier « La mare rouge » est un quartier difficile aux dires des collègues
Ma disponibilité vis à vis des élèves est ‘énorme’, après 16 h 30 je reste dans la classe afin de corriger les cahiers
Certains élèves me demandent de rester pour faire les devoirs, effacer le tableau, ramasser les papiers, laver les pinceaux, je fais en sorte de les garder, avec entre 16 h 30 et 17 h , collation pour les uns, match de hand-ball ou football pour les autres, je suis acteur et les élèves veulent se mesurer à moi. Je ne demande rien, mais il me faut l’autorisation parentale. Le jeudi, je leur donne rendez-vous, sur un terrain, non loin des bâtiments où ils habitent et là pendant deux heures nous nous efforçons d’organiser des matches, 6 contre 6, avec finale des vainqueurs de poules et finale des perdants. Fin juin, il y a la fête de la jeunesse au niveau de la ville, très gros rassemblement des écoles, c’est un dimanche ça ne me gêne pas : je demande à y participer en apprenant le « Lendit » à tous les élèves volontaires de l’école: je suis à mon aise, je suis en pleine forme. L’école « La Renaissance » est championne de Seine Maritime USEP Foot, deux ans plus tard.
Ayant fait la connaissance de Joël, joueur de foot dans l’équipe d’un petit village, Mannevillette, pion au Lycée et fraîchement démobilisé, retour du bled, il avait le commandement d’une harka dans le djebel, ils étaient deux européens. Il m’en mettait plein les oreilles, avec : caoua, bézef, elma, gazouz, labesse alik, jouïa (j de jota, mon frère), zitoune, etc. …, il me fait signer une licence. Je jouais surtout le dimanche matin, parfois l’après-midi quand il manquait quelqu’un.
Deux manifestations silencieuses sont prévues au programme, une à Chartres ( 20 000 personnes) l’autre à Caen inauguration du retour de la statue de Jeanne d’Arc (celle d’Oran) , j’y participe avec la famille Oltra.1963 Vacances de Pâques, je descends à Cagnac-les-Mines, près d’Albi, voir maman, elle se trouve chez des amies de longue date. Là c’est un peu la déception, leur fille est mariée à un mineur. Nous arrivons à nous accrocher et pourtant j’ai participé à la collecte faite dans les écoles au profit des mineurs (une grève très dure). Moi, je suis le pied-noir apportant toutes les calamités que la terre peut engendrer. Il oublie une chose: il est polonais et moi français. Je n’ai pas pu m’empêcher de le lui dire, et en plus - mon père, né le 12 novembre 1899, a été incorporé pour défendre la France, à l’âge de 17 ans et 6 mois, direction Verdun et durant l’acheminement il faisait ses classes. L’armistice signé, il rejoignait le corps expéditionnaire du Moyen Orient afin de lutter contre les Turcs. Il a été démobilisé en avril 1921.