Souvenirs de Sidi Bel Abbès
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Roger Picon
Histoire d'Antoine Martinez, 14
obscur "poilu" mort pour la France
Sidi-bel-Abbès, 26 juillet 1892
Wischaëte (Belgique), 6 novembre 1914

Par exemple le soir que nous sommes débarqués à 2 heures du matin nous marche jusqu’à 7 du matin le jour repos dans 1 ferme la nuit marche vers Reims 3 nuit entrain de marcher pour aller relever les anglais dans les tranchées la nous sommes restés 2 jours en avant postes. De la nous avons étés relever par le 6èm corps d’armée nous avons marcher pendant 72 heures sans nous arrêter pour venir au repos où nous sommes il y a 2 jours ça toujours dans la nuit et très peu dans le jour. Maintenant nous ne savons pas si ont nous enverra dans le nord ou du coté de la Belgique. Et je pense vous dire que le sacs est lourde nous avons en plus du chargement le couvre-pied la toile de tente et les piquets. Enfin plus rien à vous dire pour le moment bien des baisers à toute la famille. A Léon a la mena cousins cousines et oncles….?…. Votre fils qu’ils aiment et embrasse bien fort. Ant. Martinez

Jouaignes (02220) est une toute petite commune de l’Aisne. Elle fait partie du canton de Braine et de l’arrondissement de Soissons. Elle compte seulement 151 habitants au recensement de 1999. Elle comporte dans son patrimoine une église et un château du 18ème siècle, tous deux classés monuments historiques.

Ami lecteur, si tu passes par ce lieu chargé de souvenirs, arrête-toi un instant et accorde une pensée à Antoine, comme lui-même en accordait à sa famille.

 On peut imaginer la suite. La direction suivie n’a pas été le nord mais la Belgique où un témoin de la bataille où il a été tué avait dit que la rivière qui passait par là était recouverte de képis qui flottaient sur l’eau. Des recherches accomplies par mon frère Marcel ont montré que les morts français de cette bataille, plusieurs centaines, avaient été enseveli sans identification dans un cimetière où une majorité d’anglais sont enterrés.
On voit à la lecture de cette prose que mon oncle n'avait pas le même niveau que son père du point de vue scolaire sans, qu'au-delà des tournures de phrases qui dénotent un usage plus courant de l'espagnol que du français, il puisse lui être fait grief d'une orthographe si mauvaise que ça. Il n'avait pas dû fréquenter l'école très longtemps et n'avait pas dû y apporter toute l'attention requise si on sait qu'il avait été assez dissipé...
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