Souvenirs deSidi Bel Abbès
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Roger Picon
Histoire d'Antoine Martinez, 05
obscur "poilu" mort pour la France
Sidi-bel-Abbès, 26 juillet 1892
Wischaëte (Belgique), 6 novembre 1914

je voudrais rendre un hommage particulier aux morts pour la France qui sont accourus sur son sol depuis les contrées les plus reculées de son Empire. L’actualité a rappelé, à juste raison, que les forces issues de cet empire colonial ont permis à la Métropole de regrouper des armées nombreuses face à la puissance des états centraux.
L’accent a été mis, toujours avec justice et à propos, sur le fait que des « indigènes » arabes, kabyles, noirs de toute l’Afrique, indochinois, malgaches et d’autres sont venus offrir leur vie pour la défense de la Patrie. Il m’a semblé qu’aucune voix ne s’est élevée, ou alors si faiblement, pour faire remarquer que les ancêtres des français d’Algérie issus de l’immigration, ceux qui venaient d’accéder à la nationalité française depuis fort peu de temps, espagnols, italiens, maltais, se sont trouvés aux premières lignes dès le début du massacre. Ils ont offert leur sang, sans marchander, comme n’importe
quel conscrit des provinces de notre bel hexagone.
Antoine MARTINEZ est de ceux-là.
Mais avant de raconter quelle a été sa brève destinée je voudrais élever le propos et faire remarquer que ces soldats tués sur les champs de bataille du Nord et de l’Est sont venus principalement de l’Algérie. En effet, le Maroc et la Tunisie, sous protectorat depuis peu de temps, n’étaient pas encore, me semble-t-il, en mesure de fournir des troupes « européennes » au même titre que l’Algérie, considérée, elle, comme un prolongement du territoire de la République.
Personne jusqu’à ce jour n’a relevé que ces morts sont morts deux fois. tournez la page
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