Nettoyer les jardinières et les vases, remettre de la terre fraîche, repasser le tour de la photographie de Manuel avec un pinceau trempé dans la peinture dorée...Puis d'un seul geste, nous nous retrouvions à quelques mètres de notre Perpète pour admirer le résultat de nos effort dans un silence religieux
Je me disais que nous étions certainement bien placés socialement puisque nous. passions plus de temps sur Perpète que les autres familles sur leur tombe. Il faut savoir que l'mportance d'une tombe était un facteur essentiel de considération sociale.
Nous avions l'impression de ressortir du nettoyage de Perpète comme auréolés de la satisfaction de nos chers défunts !
Ensuite, nous reprenions avec joie le chemin du retour en guettant l'instant où Rosalie s'arrêterait pour nous acheter un double cornet de glace ou une agua limon qui étancherait notre soif tout au long de l'avenue Théodore Héritier...et elle était longue même si nous la longions en suivant l'allée du Jardin public, à l'ombre des grands arbres !
Le lendemain, Rosalie pensait à déposer à l'église un magnifique bouquet de ses précieux chrysanthèmes. Enfin le jour de la Toussaint arrivait...