Robert Bounneau : Présence de l'armée dans mes souvenirs d'enfant , 3/5
Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
Pour nous, Bel Abbesiens, pas de parade militaire digne de ce nom sans la présence en tête de défilé du chapeau chinois à grelots avec ses deux queues de cheval, témoignage des lointains combats en Chine et au Tonkin, suivie de la section de Sapeurs en tablier de cuir, hache sur l’épaule et barbe sur la poitrine, puis de la garde d’honneur escortant le drapeau du régiment couvert de médailles et le fanion jaune et vert portant la devise "legio patria nostra" (la légion est notre patrie), ainsi que la devise en français « Honneur et Fidélité »
Le Dimanche les Légionnaires fréquentaient leur Foyer, tout près du Jardin Public, qui avait un cinéma, le Rio, une piscine de 50 mètres et un restaurant.
S’ils sortaient en ville, ils traînaient dans les cafés mais restaient relativement discrets, connaissant parfaitement ce qui les attendait à la caserne s’ils se faisaient ramasser par la patrouille en casque blanc et guêtres blanches de la Police Militaire qui sillonnait la ville dans une Jeep silencieuse qui roulait au pas.
Ceux qui avaient appris un peu de français se risquaient à fréquenter les beautés locales pour finir immanquablement par se marier, car les familles d'alors ne plaisantaient pas avec l’honneur de leurs filles, et c’est ainsi que se renforçaient les liens de la garnison avec la population très fière de son régiment. Toutefois la Légion n'était pas un régiment d'opérette.Tout bel abbesien pouvait se rendre compte de la dureté de l'entraînement imposé aux recrues, en voyant sur les glacis sud, des séquences interminables de marche au pas, ainsi que sur le glacis ouest, les parcours du combattant sans cesse recommencés sous les hurlements des gradés, comportant reptation sous un tapis de barbelés qui s'accrochaient aux sacs à dos, et charge à la baïonnette sur les parties vitales signalées en rouge de mannequins à taille humaine.
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S’ils sortaient en ville, ils traînaient dans les cafés mais restaient relativement discrets, connaissant parfaitement ce qui les attendait à la caserne s’ils se faisaient ramasser par la patrouille en casque blanc et guêtres blanches de la Police Militaire qui sillonnait la ville dans une Jeep silencieuse qui roulait au pas.
Ceux qui avaient appris un peu de français se risquaient à fréquenter les beautés locales pour finir immanquablement par se marier, car les familles d'alors ne plaisantaient pas avec l’honneur de leurs filles, et c’est ainsi que se renforçaient les liens de la garnison avec la population très fière de son régiment. Toutefois la Légion n'était pas un régiment d'opérette.Tout bel abbesien pouvait se rendre compte de la dureté de l'entraînement imposé aux recrues, en voyant sur les glacis sud, des séquences interminables de marche au pas, ainsi que sur le glacis ouest, les parcours du combattant sans cesse recommencés sous les hurlements des gradés, comportant reptation sous un tapis de barbelés qui s'accrochaient aux sacs à dos, et charge à la baïonnette sur les parties vitales signalées en rouge de mannequins à taille humaine.
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