C'est lorsque nous habitions rue du Parc, derrière le "petit Vichy", que mes parents m'ont amenés pour la première fois à "la retraite aux flambeaux"; je devais avoir 5 ans et nous attendions sagement sur le trottoir du boulevard de la République, devant la pharmacie Anton.
J'ai encore en mémoire le passage d'un char représentant une caverne occupée par des "hommes préhistoriques", dont certains galopaient dans tous les sens au ras du trottoir, en poussant de grands cris gutturaux et faisant mine de se battre à coups de massue. Ce soir là je n'ai pas compris pourquoi "les grandes personnes" riaient, alors que moi j'étais mort de peur.
A peu près au même endroit, mais cette fois en rangs par deux avec mon école, j'ai vu passer René PLEVEN, ministre des armées, debout dans un command-car, à côté de Roger LEONARD, Gouverneur Général de l’Algérie passant en revue les compagnies de la Légion alignées "au garde à vous" sur le boulevard de la République.
La célèbre marche de la Légion « Tiens voilà du boudin », et la Marche Consulaire sont les musiques martiales au tempo particulièrement lent qui ont rythmé tous les défilés militaires de la ville de mon enfance.
En plus des pupitres de cuivres bien fournis dont trois énormes hélicons toujours placés en queue de formation, la fanfare de la Légion comportait une rangée entière de fifres comme dans les pays de l’Europe du Nord, qui à certains moments étaient les seuls à tenir la ligne mélodique avec l'accompagnement de la batterie de tambours.
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