Robert Bounneau : Présence de l'armée dans mes souvenirs d'enfant , 1/5
Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
Son emblème, une tête de légionnaire avec une grenade allumée, figurait sur la flamme du cachet postal de notre ville.
Depuis 1843 Sidi Bel Abbès était la maison mère de la Légion avec le 2ème RI au quartier Vienot et le 3ème REP au quartier Prudon .
Accolées à ces deux casernes il y avait également une ancienne caserne de Spahis et une caserne du Génie derrière laquelle se trouvait le champ de tir et le parcours du combattant; l’Hôpital militaire se trouvant derrière la poste .
C’était à la caserne Vienot que se trouvait le célèbre monument aux morts de la Légion Etrangère, aujourd'hui transféré à Aubagne, un globe terrestre massif, flanqué aux quatre points cardinaux par des soldats en tenue différentes de 1830 à nos jours, qui se dressait tout au bout de la Voie Sacrée.
Lors de notre visite du musée de la Légion où était conservée la main de bois du capitaine DANJOU le héros de Camerone, ainsi qu' une grande maquette du camp retranché de Dien Bien Phu, mon père s'étonna que l'armée française aît pu sacrifier des milliers d'hommes dans une cuvette soumise au feu roulant des centaines de canons que 40000 " Viet -min" avaient préalablement et contre toute attente, hissés à bras sur toutes les collines environnantes, sans se faire repérer par l'aviation. En guise de réponse, le légionnaire gardien du musée, lui même grand blessé, qui avait parfaitement entendu et compris ce que m'avait dit mon père à mi-voix, nous fit une mimique éloquente, suivie d'un "c'étaient les ordres" très fataliste, et prononcé avec un fort accent germanique. Tournez la page
