Ecritures de Sidi-bel-Abbès
Bachir Belhamza :
Il était une fois l’école de garçons indigènes
de Sidi Bel-Abbés
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Il y avait aussi ce grand terrain vague du Marché à bestiaux en surplomb de Marceau.. Il était souvent le théâtre d’interminables joutes footballistiques, entamées juste après le repas en cantine mais jamais achevées, étant invariablement et brutalement interrompues par cet insidieux et pressant tintement de cloche qui parvenait jusqu’à nous.
C’était alors la débandade et le sauve qui peut, course effrenée pour arriver à temps. MARCEAU est tout près et nos camarades ont vite fait de rejoindre à temps leur cour
Mais notre école est un peu plus loin, les plus rapides coupent à grandes foulées par la rue de l’abattoir et la rue des jardins. Ils y sont presque arrivés. Peine perdue ! Monsieur SURIOT est déjà posté à l’entrée .il a tout vu du haut de la terrasse de l’école d’où l’on peut voir en effet distinctement le marché à bestiaux.
Son remède est très efficace pour les retardataires, ne laissant aucune chance d’esquive et dissuadant de toute récidive. Les plus agréables souvenirs que nous devons cependant à cette « parenté » et cette proximité, avec l’école MARCEAU, sont ceux que nous ont laissés les Kermesses de fin d’année, lorsqu’on nous faisait l’amabilité de nous y inviter.
Ce sont des souvenirs de joyeuses fêtes marquées par les nombreux jeux divertissant et bon enfant et les petits stands bien achalandés qui nous proposaient friandises fruits et autres boissons dans une ambiance détendue et conviviale. Mais le signe indéniable d’intégration et d’émancipation pour notre école, fut incontestablement la première participation des élèves de notre école au concours de sixième du Lycée LAPERRINE. Bien sûr la préparation aux concours a été menée au pas de charge par nos deux instituteurs Mr LEVY et Mr SEKKAL, pédagogues émérites
Nous étions sept candidats sélectionnés et pris en main comme on le ferait pour des chevaux de course ou des sportifs de haut niveau. Les vacances de Pâques ont été passées en classe, toute l’école était à nous dans le silence et la quiétude de la cour ombragée devenue immense sans les élèves.
Nous apprécions les visites discrètes que nous faisait de temps à autre Mr SURIOT notre Directeur, pour s’enquérir de notre préparation. Rien ne nous a été épargné. Le manuel LE BLED pour l’orthographe et celui des 1 000 Problèmes pour le calcul étaient nos fidèles compagnons de tous les instants. Toutes les subtilités de l’orthographe et les anfractuosités de la conjugaison de tous les groupes à tous les temps ont été digérées et assimilées avec dictée surprise et à répétition suivie des classiques analyses logique et grammaticale
Les 1 000 problèmes ont été liquidés jusqu’au dernier, ce qui a fait de nous les spécialistes des trains qui se croisent, avec avance et retard, des bassins de toute forme qui fuient avec débit variable, et de ces viandes désossées et vendue avec un taux de perte à calculer
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