André Amadeuf :
Mon passage à l' Unité Territoriale 383, page 11/13
Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
Le deuxième incident eut lieu au tribunal.
De permanence, j'étais chargé de jour comme de nuit de m'assurer que les sentinelles étaient en place, que les chefs de poste avaient rempli le cahier de présence, qu'ils y notaient éventuellement un incident. J'étais tenu d'effectuer pour cela plusieurs rondes en vingt quatre heures.
Alors que j'arrivais au tribunal vers 22 heures le son d'une violente altercation dans le hall d'entrée me parvint. La sentinelle de garde interdisait l'entrée du tribunal à un individu de type européen habillé en civil. Sûr de l'honorabilité et du respect que suscitaient sa fonction et son statut, Il avait refusé de décliner son identité et voulait absolument rejoindre son bureau !
Le chef de poste qui ce jour là était le sergent-chef Robert Lavina était venu prêter main forte à son subordonné, les trois hommes étaient prêts à en découdre lorsque j'arrivais.
Chacun me prenant à témoins, il fallait que je trouve une solution...!
L'individu en civil déclina enfin son identité, je crois me souvenir qu'il était substitut du procureur et qu'il était venu au tribunal malgré l'heure tardive pour se pencher sur un dossier urgent.
Je l'accompagnai jusqu'à son bureau, exigeai qu'il me montrât sa carte professionnelle. Je lui rappelai alors les consignes de sécurité que les sentinelles devaient respecter et que malgré ses responsabilités il devait obtempérer et donner l'exemple. Il finit par reconnaître ses torts, fit acte de contrition en allant présenter ses excuses au chef de poste et à la sentinelle ! Le troisième incident si l'on peut l'appeler de ce nom fut plutôt cocasse.
Un certain jour d'élection ou de référendum dont je ne me souviens plus ni de l'objet ni de la date, les unités territoriales furent conviées à assurer en association avec la police des contrôles routiers aux lieux de passages stratégiques de la ville.