André Amadeuf :
Mon passage à l' Unité Territoriale 383, page 9/13
Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
Le tir intempestif réveillait le poste de garde et pouvait interpeler une patrouille, le chef de poste se précipitait sur le téléphone pour prévenir l'autorité qu'il ne s'agissait pas d'une attaque mais d'un accident sans gravité !
Pendant mes deux années de service je fus le témoins de trois autres incidents si on peut les appeler ainsi ! Je ne me souviens plus si ce fut la veille du 8 Mai ou du 14 juillet 1958, nous reçûmes l'ordre de préparer le défilé pour la cérémonie du souvenir.
Passé du grade de sous-lieutenant à celui de lieutenant, le commandant de compagnie me fit appeler pour me prévenir que le jour dit , je marcherai en tête de la troupe. Lui-même et son adjoint considéraient qu'en raison de leur âge ils ne se sentaient plus à la hauteur de l' événement .
Je venais d'être nommé lieutenant et cela tombait bien, je devais être assisté je crois par le sous-lieutenant Sadoun professeur au Lycée Laperrine et un autre sous-lieutenant dont j'ai malheureusement oublié le nom!
La veille de la commémoration toute les hommes de l'unité furent conviés en fin d'après-midi à une répétition. Le capitaine me reçut dans son bureau pour me remettre son arme de service dont je devais m'équiper pour la circonstance!( Personnellement je n'en avais pas !)
Il me présenta alors une sorte d'énorme révolver "genre cow-boy" avec son barillet garni de six cartouches, un gros anneau pendouillant à l'extrémité de sa crosse ! Etait-ce le modèle réglementaire des officiers de la Guerre 1914-18, qui avait été mis en service en 1892, ( la gendarmerie en fut dotée jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie)! Calibre 8mm dont les munitions étaient pourvues de poudre sans fumée.
Illustrations : photos de Jose Crespo