André Amadeuf :
Mon passage à l' Unité Territoriale 383,
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Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
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Pour se redresser il fit un pas rapide vers l'arrière, comme il était proche du mur du bâtiment, la crosse du P.M. heurta celui-ci. Le contre coup actionna la culasse mobile de la mitraillette qui engagea une cartouche dans le canon tout en la percutant .La trentaine de balles contenues dans le chargeur arrosa toute la rue. Par miracle, il n'y avait personne dans la rue, les élèves n'étant pas encore sorties de classe ! De plus, le factionnaire eut le réflexe d'accentuer la remontée naturelle du canon de l'arme vers le haut, une grande partie des balles se perdit dans le ciel.
Le tireur involontaire et ses compagnons qui se trouvaient à proximité en furent quitte pour une grosse émotion et un grand soulagement après avoir constaté que personne n'avait été blessé. L'incident ne fut pas sanctionné par le commandant de compagnie qui à partir de ce jour interdit que l'on engagea un chargeur dans l'arme sans motif valable. Le fautif se fit pardonner en payant à boire aux copains.
Cet incident de tir n'était pas le premier, nous eûmes quelques impacts de balles dans le plafond du P.C. du tribunal, de la mairie ou celui de la poste. Un factionnaire après avoir accompli sa garde devait désarmer son arme, en retirer les cartouches et s'assurer en appuyant sur la queue de détente que le fusil ne présentait plus de danger.
Il arriva heureusement rarement qu'un de nos braves territoriaux qui prenait son service après une rude journée de travail oublia une cartouche dans le canon au milieu de la nuit et PAN...! Certaines mauvaises langues certifiaient que la fatigue n'était pas en cause mais que le coup de fusil était survenu à la suite d' un arrosage copieux qui fêtait une naissance ou un anniversaire...!
A leur décharge, ce qui était certain c'est que la plupart des gardes se faisait sur trois jours à raison de deux heures de garde suivies de quatre heures de repos ce qui entraînait de grosse perturbations de l'organisme. Nos territoriaux n'ayant pas la possibilité de cuisiner s'alimentaient mal pendant leur service, l'armée ne prenant pas en charge les repas ! Ce qui ne pouvait qu'accentuer une possible maladresse.