André Amadeuf :
Mon passage à l' Unité Territoriale 383,
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Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
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L'armement de l'unité était obsolète ,il se composait en grande partie de fusils U.S.17 mis en service aux U.S.A. en l'occurrence pour la guerre de 14 -18 ! Ils possédaient un chargeur de cinq cartouches, après avoir tiré un coup de feu il fallait les réarmer à la main !
Nous possédions aussi des pistolets mitrailleurs : Le P.M.38 de 1938, un loupé de l'industrie française, il fonctionnait avec des munitions de calibre 7,65mm qui manquaient de puissance à l'impact. Il était redoutable car il ne possédait aucune sécurité.
L'entraide et l'esprit de corps régnaient entre les hommes de la compagnie. Si l'un d'entre nous pour une raison ou une autre ne pouvait assurer son tour de service, il y avait toujours un volontaire pour le remplacer et cela sans contre-partie. A charge bien sûr de rendre la politesse si un jour le besoin s'en faisait sentir. Nos prestations étant rémunérées nous nous arrangions pour donner quelques tours de garde supplémentaires à l'un d'entre nous qui pouvait être en situation financière délicate. Les évènements de l'époque engendrant souvent des ralentissements d'activité ou des pertes d'emploi !
Lors des gardes nous avions le temps de mieux nous connaître, des liens d'amitié se créaient entre nous ainsi que des relations que je qualifierais de commerciales. C'est ainsi que je m'abandonnais aux soins dentaires que me dispensait le sous-lieutenant Laïk dentiste dans le civil dans son cabinet situé Glacis Nord dans l'immeuble du cinéma Vox ou tout à côté. Je fis faire pour ma Simca Elysée des housses en tissu doublé de plastique, d'une qualité de fabrication exceptionnelle réalisée par un tapissier matelassier qui avait son petit atelier rue Berthelot ou rue Vauban, toutes deux parallèles à la rue Mozart .Je crois me souvenir qu'il s'appelait Segura mais je n'en suis pas sûr !
Un matin vers 10 heures 50 une de nos sentinelles qui montait la garde devant l'entrée du Lycée Saint-Exupéry et devant l'école Paul Bert perdit légèrement l'équilibre.