Deux professeurs y opéraient en tandem. Si tous les deux enseignaient l'ajustage, monsieur Olivarès était plutôt spécialisé en machines outils tandis que monsieur Béghin était le maître incontesté de la forge.
L'outillage proposé aux élèves se limitait à des limes de différents grains, de scies à métaux, de massettes, de burins et bédanes , de quelques réglets et d'un marbre pour toute la classe (surface métallique parfaitement plate et lisse d'environ 75 c de côtés sur laquelle on y faisait glisser à tour de rôle une lourde équerre en métal massif ainsi qu'un trusquin qui nous permettaient de faire des tracés sur nos ouvrages en cours et de vérifier la précision de leur surfaçage). Il nous fallait apporter nous même les fragiles pieds à coulisse !
Je ne sais si les élèves de la classe de troisième avaient l'accès aux machines outils. Mais comment apprendre à tourner ou à fraiser à une quinzaine d'élèves avec une seule machine ? Seule une sensibilisation pouvait être possible !
Pour nous en Quatrième le problème ne se posait pas.
Après nous avoir théoriquement montré comment tenir les outils et la manière de les utiliser pour scier, limer, buriner, les professeurs nous donnaient un morceau de fer doux (plus tendre que de l'acier) qui devait mesurer environ 12 cm de long par 6 de large et 1,5cm d'épaisseur.
Il fallait alors le partager à la scie manuelle à métaux en deux rectangles plus ou moins égaux qu'ils fallait limer patiemment sur toutes leurs faces pour les rendre strictement identiques en épaisseur, longueur, largeur, sans compter que toutes les faces devaient être plates et d' équerre dans tous les sens !