Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
André Amadeuf : les pétards, page 4/5
Toutes les occasions étaient bonnes pour faire sauter nos pétards : de préférence dans les halls d’entrée des immeubles où le son emprisonné et amplifié par les murs surprenait les paisibles locataires ! (avant de provoquer l’explosion nous bouchions préalablement de nos doigts nos conduits auditifs !)
C’était d’autant plus amusant qu’ensuite il fallait fuir à toutes jambes pour échapper à quelques éventuelles représailles ! L’idée de ce genre de farce m’était arrivée par hasard. Un de mes oncles, militaire de carrière, en visite chez nous, avait émis des doutes quand à la puissance de notre pétard ! Vexé, sur le champ, je mis une dosette de poudre dans le couloir de notre petit appartement et la fit exploser selon le mode opératoire habituel. Nos oreilles en pâtirent douloureusement !
L’oncle fut convaincu et manifesta son étonnement par quelques onomatopées bien senties !
Les abords de notre Collège ou celui des filles n’étaient pas épargnés ! Lorsque nous n’avions pas cours, il était de bon ton de faire notre petite musique sur le trottoir devant les salles de classes, ce qui perturbait élèves et enseignants !
Une hystérie collective s’était emparée de tous les garnements, les doses de poudre ainsi que l’épaisseur des pierres furent augmentées.
L’hôpital reçu quelques clients qui eurent des talons endoloris et parfois éclatés. Ceux qui s’exposaient à ce genre d’incident étaient en général chaussés d’espadrilles peu propices à résister à une forte explosion !
La police à vélo fut mise à contribution pour faire cesser le « massacre » ! Les hirondelles en particulier un dénommé ‘Tarzan’ nous surveillèrent de près.
Ils patrouillaient autour du Lycée et du Collège aux heures des entrées et sorties, un subtil jeu de cache cache s’engagea entre eux et nous.
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