Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
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André Amadeuf :
Méthode d'enseignement d'autrefois d'un instituteur atypique et exceptionnel 2/9
Je pris goût à ce doux farniente, à ces longues journées de repos passées à jouer avec Arlette et Georges deux petits amis du voisinage dans l'immense tonnellerie de Monsieur Marquand, où nous habitions. Mon grand-père, contremaître de l'entreprise ayant droit à un logement de fonction. Si nos jeux en général étaient innocents, quelquefois nous jouions au malade et au docteur ce qui nous permit de comparer de près nos anatomies respectives. Malgré l'apport de ces nouvelles connaissances scientifiques évidentes, il en résulta que mon année scolaire fut catastrophique.
Après l'armistice de 1940, mon Père fut nommé à la Chefferie du Génie de Sidi-Bel-Abbès sise Rue Cambronne au Faubourg Thiers.
Nous trouvâmes dans le dit Faubourg, rue Victor Hugo un petit logis insalubre de deux pièces et une cuisine.
Je fus aussitôt inscrit : devinez où ! A l'école de garçons du ...Faubourg Thiers. Décidément ce Thiers nous suivait partout !
Mon nouvel instituteur Monsieur Bricault ! Bricot ! surnommé aussitôt "Abricot" par tous les élèves me fit faire une excellente année scolaire grâce à sa ferveur, son modernisme, ses convictions d'enseignant, et à sa gentillesse doublée d'une ferme volonté. Je fus remis à peu près à un bon niveau scolaire. Cependant il me reprochait une certaine nonchalance et un certain manque d'attention. L'année "touristique" d'Alger avait laissé des traces indélébiles qui me pousuivirent tout le long de ma scolarité.
C'est au moment où je refaisais surface qu'une "catastrophe" bénéfique pour la LIBERTE mais néfaste pour la scolarité s'abattit sur mes frêles épaules et sur celles de mes malheureux condisciples
Les Américains et les Anglais débarquent en 1942 en Afrique du Nord.
La guerre fait rage en Tunisie puis en Italie et enfin en France. L'école du Faubourg Thiers est transformée en hôpital de convalescence pour les blessés de guerre, les écoliers sont à la rue.