Finalement il va terminer la course bon dernier en faisant semblant de se protéger de la pluie qui n'a pas cessé  de tomber par son parapluie qu'il a été obligé de refermer à cause du vent. Dans la tribune où nous nous sommes réfugiés, chez les participants, c'est du délire, les cris et les applaudissements nous assourdissent.
L'état-major rit jaune, Mr Dassié est furieux, Mr Michel se sent humilié par l'indiscipline de son élève, Mr Lavina professeur de mathématiques, grand supporter des sportifs du collège est outré, il est là pour les encourager et assurer bénévolement le secrétariat des épreuves.

Cet individu qui a amusé la galerie c'est Jean-Pierre REY, il a toujours eu beaucoup d'humour, il n'a pas apprécié que l'on veuille nous faire courir au milieu des éléments déchaînés d'autant qu'il n'est pas très motivé par le sport.
Les retrouvailles avec Mr Michel furent plutôt houleuses, et un froid  marqué persista pendant plusieurs mois. Dans l'année1952 qui suivit, je ne sais si c'est à mon contact ( j'adorais le sport, si je n'étais pas supérieur dans une discipline, j'étais polyvalent, Mr Michel m'utilisais comme joker en athlétisme sauf au lancer du poids où j'étais vraiment quelconque). Avec quatre autres condisciples du Collège nous nous entraînions à la course à pieds pour préparer les championnats d'Algérie  de cross scolaire, comme il y avait un interne dans l'équipe, il avait eu l'autorisation  de sortir en dehors pour courir avec les externes. Jean-Pierre, avec qui je faisais tous les jours le trajet maison  Collège et inversement ,pour ne pas rentrer seul chez lui nous accompagnait à vélo et nous encourageait. Notre ardeur le ravissait et déteignait sur lui.
D'autre part  peut-être prit-il concsience un jour en cours d'éducation physique, qu'il sautait beaucoup plus haut que les autres car il était longiligne !