Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
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André Amadeuf : Rapatriement et Intégration page 09 / 11
Très engagé à gauche par conviction syndicale, Il nous considérait tous comme des nantis, des assassins, des hors la Loi. Avec beaucoup de patience et de pédagogie, après plusieurs longues discussions, j'arrivais à le convaincre qu'il avait tout faux ou presque. Paradoxalement nous devînmes d'excellents amis !
J'entendis bien quelquefois des fonctionnaires stagiaires se plaindre de notre arrivée qui avait retardé leur titularisation, j e pris cela pour un constat et non pas comme une provocation à notre égard !
Tout semblait aller au mieux quand Gisèle apprit qu'un collègue titulaire qui rentrait du service militaire après avoir été réformé allait prendre sa place.
Après marchandage nous lui abandonnâmes le rez de chaussée, il murait le palier du premier pour que nous soyons vraiment chez nous.
Le conseil municipal au complet vint évaluer la situation avant d'entreprendre les travaux. L'inspection fut comique, ces messieurs trouvant que l'appartement de l'école était plus confortable que les leurs et que ce que nous demandions était luxueux. Les travaux furent quand même adoptés grâce à l'insistance du maire (propriétaire terrien de plus de 700 hectares sur la commune de 5500 hectares) et entrepris rapidement. Par manque de crédits, il nous fallut attendre un an de plus pour avoir des W.C. Leur mise en service était très onéreuse, outre la fosse septique, une canalisation d'une centaine de mètres devait amener les eaux usées à la rivière ! La solution vint des crédits de la loi Barangé, la municipalité installa des toilettes au rez-de-chaussée pour les enfants de la classe maternelle et une extension monta à l'étage!
Notre condition de rapatriés ne semblait pas nous être défavorable. Par contre le facteur dont le jardin jouxtait celui de l'école me fit savoir rapidement son aversion et son mépris pour tous les rapatriés d'Algérie.