Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
André Amadeuf : Rapatriement et Intégration page 06 / 11
Fines lunettes, costume cravate, l'allure joviale, un cartable bien rempli à la main !
Je pensais aussitôt à un représentant de commerce, j'avais l'intention de le renvoyer illico ! L'inconnu alors se présenta si vite qu'il nous surprit !
<<-Je suis monsieur Decucq inspecteur primaire de votre circonscription ! >>
Il était fort sympathique ,avait l'accent chantant des gens du Sud-Ouest de la France, il venait s'enquérir de notre situation. Etions-nous satisfaits de notre installation ? Avions-nous besoin de vêtements, de couvertures ? Comment allions nous procéder pour nous chauffer ? Avions nous un moyen de locomotion ? Il ne manqua pas de s'intéresser aussi à notre moral, tout cela nous fit chaud au coeur.
Ayant constaté que nous avions à peu près tout ce qu'il nous fallait pour redémarrer, il nous laissa ses coordonnées en nous précisant bien que nous pouvions faire appel à lui en cas de besoin.
Au cours de ma carrière je n'ai jamais eu à faire à un inspecteur aussi humain, disponible, compréhensif et surtout compétent comme cela se révéla par la suite.
L'absence injustifiée d'un élève entraînait aussitôt de sa part une intervention de la gendarmerie. Lors d'un différent entre un enseignant et un parent d'élève il défendait avec conviction et ténacité son subordonné.
Sous la maison , un étroit sous-sol nous permit d'entreposer notre petit déménagement arrivé fin Novembre et par chance en excellent état. Quelques jours avant un déménageur par erreur nous avait amené un énorme container au toit éventré , le mobilier était plus ou moins fracassé, il sentait le moisi. Nous le refusâmes en pensant à la tristesse et à la déception de ceux à qui il était destiné lorsqu'ils le recevraient !
Nous avions un toit, nous étions jeunes et pas trop mécontents de la situation.
Nous allâmes ensuite à Saint-Fargeau, la directrice de l'école maternelle vielle fille : mademoiselle Ch....nous reçut assez froidement, il s'avéra par la suite qu'elle se révéla être un vrai chameau, (sans doute était-elle frustrée de ne pas avoir trouvé ou pu garder un bonhomme!) Un instant nous pensâmes que c'était la condition de rapatriée de mon épouse qui la rendait acariâtre mais elle agissait de même avec ses deux autres adjointes.
Nous rentrâmes le soir à Orléans , le lendemain de retour nous aménageâmes !
Un après-midi alors que la rentrée des classes approchait, un homme frappa à la porte vitrée de l'entrée ! Ne connaissant au village que Messieurs Millot et Prisot nous nous posâmes des questions ! Qui était ce personnage à la haute stature qui se présentait à nous ?