Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
Accueil / Index thématique / Index Ecritures / page précédente / page suivante
André Amadeuf : Rapatriement et Intégration page 02 / 11
Quand la cuve était vide il fallait la remplir . Dès mon arrivée comme j'étais le costaud de la maison on m'en attribua la charge.
Facile et simple..... Il me fallait sortir dans la cour, saisir la manivelle du treuil sans cliquet de sécurité et aller puiser la précieuse eau au fond d'un puits de vingt-huit mètres de profondeur avec un seau fixé à un solide câble métallique ! !
Un certain jour la soeur cadette de mon épouse et son futur mari se proposèrent gentiment pour assurer la corvée d'eau !
Nous les observions avec amusement à travers la fenêtre de la cuisine.
Je tourne la manivelle, moi aussi, je te fais une papouille, je te la rends , une petite bise dans le cou etc..! Ce qui devait arriver arriva ! Alors que le seau plein d'eau était à la hauteur de la margelle, ils lâchèrent tous deux la manivelle en même temps pour saisir le seau qu'ils manquèrent évidemment ! Ce dernier descendit les vingt-huit mètres à une vitesse supersonique plongea dans l'eau entraînant dans sa suite toute la structure qui supportait le tambour et sa manivelle. Dans un fracas assourdissant, montants, treuil, toiture, tuiles, tout descendit dans le puits !
Comme beaucoup de bâtisses campagnardes de la région, l'habitation principale se présentait sous la forme de quatre grandes pièces rectangulaires de trente mètres carrés environ, deux au rez-de -chaussée deux à l'étage. La cuisine et le salon du bas étaient séparés par une large entrée d'où s'élevait un large escalier en bois ouvragé qui permettait d'accéder aux deux chambres du haut.
Le grand-père pour une raison pratique et économique logeait toute l'année dans la cuisine. Ma belle mère et mes deux jeunes belles soeurs occupèrent les chambres de l'étage, avec mon épouse et mon fils nous eûmes droit au salon meublé d'un lit, d'une table et de quelques chaises.
Si nous bénéficions de l'éclairage électrique. Nous n'avions aucune des commodités auxquelles nous étions habitués à Sidi-Bel-Abbès. Pas d'adduction d'eau...,pas de salle de bains...,dans la cuisine au-dessus de l'évier les anciens propriétaires avaient installé ce que nous appelions une fontaine, sorte de cuve qui pouvait contenir une vingtaine de litres d'eau ,à sa base un robinet laissait passer un mince filet de fluide.