Manuel Rodriguez : réflexions sur le faubourg Négrier, l'école Victor Hugo, la scolarité des enfants ! 7/9
Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
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D’autres faisaient l’effort louable de s’infiltrer dans l’intimité familiale des élèves, afin de les rassurer et les aider ; conscients que certains d’entre eux méritaient quelques circonstances atténuantes et partant quelques égards. Ils savaient très bien allier sévérité et mise en confiance.
Ceci étant précisé, combien de camarades de faubourg ne franchirent jamais le barrage de  l’examen d’entrée en sixième  de Collège en ces années 47- 48 ?
Paradoxalement, l’analphabétisme des grands-parents, les mains calleuses du papa, à la maison, ne les interpellaient pas toujours et n’incitaient pas à l’effort pour mieux préparer l’avenir. L’environnement était sûrement trop défavorable et peu incitatif.
Pour une partie non négligeable de ceux-ci, on acceptait avec une certaine résignation de ne pas envisager de longues études dans le secondaire. Triste réalité !
Le maître intervenait auprès des parents dans les cas extrêmes ; c'est-à-dire lorsque l’élève était très doué. Mais en général, on laissait faire un peu la famille, pour ne pas dire les élèves eux-mêmes.
Parmi ceux qui passèrent l’obstacle, combien d’entre eux, pas du tout suivis à la maison, ne se sentant plus tenus par la main ferme de l’instituteur durant toute la semaine, à raison de 6 heures par jour, se retrouvèrent déjà quelque peu largués, au collège, dès la fin de la classe de sixième ou de cinquième. J’ai encore leur nom en mémoire.
Les redoublements, le changement d’établissement pas toujours salutaire d’ailleurs, les leçons particulières ne faisaient pas partie des solutions et n’étaient même pas envisagés.
Ils revenaient donc dans le « primaire », rejoignant ainsi ceux qui n’avaient pas suivi ou réussi la préparation à l’entrée en sixième, et qui stagnaient là, deux ou trois ans, souvent chez le même maître chargé de les aguerrir aux épreuves de l’examen du Certificat de Fin d’Etudes Primaires.
Ce petit bachotage de plusieurs années leur convenait à merveille. C’était tellement plus sympathique à leurs yeux.
On revenait à la Calle del Sol. On retrouvait tous les copains.
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