Souvenirs de Sidi-bel-Abbès
Extraits de la Vie parisienne 1936, AMOURS de LEGIONNAIRES 11/18 par Michèle de Nicole

Un corps qui est, à cette heure frénétique, tous les corps de femme qu'on a désirés...

6. - MAISON DE DANSES

On entre par une porte basse. Un patio, froid sous la lune blême, nous accueille. Puis, on suit un dédale de couloirs. Dans le lointain, assourdis, les bruits du village nègre arrivent jusqu'à nous. Une tenture s'ouvre. Une bouffée chaude et épicée nous assaille brutalement. Dans la grande pièce, éclairée faiblement par deux lampes à huile, tout paraît doux, irréel. Tout d'abord, on ne distingue rien.

On ne comprend pas qu'il y a là une cinquantaine de personnes entassées l'une sur l'autre. Partout des nattes, des tapis. Aux murs, des plats de cuivre, des dokalis. Nous nous asseyons, une vieille esclave nous apporte des tasses de thé. Autour de nous, des Arabes emmitouflés dans leurs burnous, boivent à grand bruit, ainsi que le veut la politesse indigène.Dans un coin, hiératiques, se tiennent les femmes. Elles sont vêtues de robes superposées aux coloris différents : verts, jaunes, roses et blancs. Robes de dentelles, de tulle, brodées d'or, galonnées d'argent et de pourpre. tournez la page

Accueil / Index thématique / Index Legion / page précédente / page suivante