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Adieu à Bel Abbès 11/13 par Georges Blond
(extrait du n° special d'Historia consacré au 150ème anniversaire de la Légion étrangère)
Un général passant en revue un régiment de la Légion, s'arrêta devant un barbu au visage superbe :
-Qu'étiez-vous avant d'entrer dans la Légion ?
-Général, mon général.
Il s'agissait d'un Russe, un cas extrème, mais il est vrai que le jeune officier, brillant produit de Saint-Cyr, affecté à la Légion, sent peser sur lui le regard d'hommes ayant parfois commandé ou de qui l'expérience humaine est cent fois supérieure à la sienne. En quelques semaines il est parmi eux admis ou non. Le refus muet (sans la moindre désobéissance ni incorrection) est si insupportable que le refusé de lui-même renonce, demande un autre corps. Admis, l'officier sent dans sa main ce fer de lance vanté par les Marines, qui lui vaudra tant de gloire et quelques soucis.
J'ai causé avec un moine bénédictin qui avait été aumonier militaire en 1944-1945.
-Quand nous sommes arrivés en Alsace, une des préoccupations des officiers était de limiter le pillage et le viol.
-Les légionnaires pillaient-ils et violaient-ils plus que les autres ?
-Hélas, non !
Mais les journaux indiquent volontiers "ancien légionnaire". On n'est jamais mécontent de pouvoir désigner un individu ou un groupe "capable de tout"
Usine de radiateurs d'Aulnay sous bois
Statistiquement, il n'y a pas plus de délinquants, parmi les anciens légionnaires que parmi les les anciens fantassins, les anciens artilleurs, les anciens chasseurs, les anciens marins ou aviateurs. Après l'octroi de l'indépendance à l'Algérie, une cinquantaine de légionnaires arrivés au terme de leur engagement ne l'ont pas renouvelé. Groupés sous la conduite d'un ancien adjudant de la Légion, ils ont été embauchés tous ensemble dans une usine de radiateurs à Aulnay dans la banlieue de Paris*. L'ancien adjudant était un licencié en droit, fils d'un industriel allemand et petit-fils du chef du protocole de l'empereur François-Joseph.
*Ideal Standard, la crise du pétrôle provoqua sa fermeture en 1975.