recherche documentaire de Raymond Galipienso

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Inauguration du Théâtre municipal de Sidi-bel-Abbès en décembre 1936, page 3/4
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je forme des voeux pour le plus grand succès du théâtre et pour la plus grande gloire de Bel Abbés, ville d'art, de labeur et d'énergie, ville des ailes et de la prestigieuse Légion qui fait sa renommée de par le monde !
Une tempête de bravos couvrit les derniers mots du Maire qui, reprenant la parole, présenta à l'assistance M. Montaland, père créateur du Théâtre.
Les applaudissements reprirent tandis qu'une jeune fille offrait à l'architecte du Gouvernement Général une superbe gerbe de fleurs et que pour terminer le cérémonial d'inauguration, la Marche de la Légion éclatait, fière, altière.
Le théâtre, alors, reprit ses droits. La première partie du spectacle avait été laissée, en hommage d'une reconnaissance méritée, à l'orchestre symphonique du 1er Etranger.
Sous la baguette magistrale de son chef, M. Aka, il interpréta avec une sensibilité toute musicale, le « Prélude à l'après-midi d'un faune », de Debussy, et communiqua au « Chasseur maudit » de Franck, une puissance d'expression remarquable.
A l'entracte, le foyer et le bar se remplissaient d'une foule joyeuse et satisfaite. Ici comme là, ce n'étaient que toilettes ravissantes, coiffures du dernier cri, sourires merveilleux. Sous la lumière tamisée et magique, dans cette atmosphère nouvelle et suave, le rêve se poursuivait et le bar, tenu avec une grâce charmante, semblait appartenir au domaine de l'irréel...
A la danse était réservée la seconde partie du spectacle. Un ballet présenté par Mmes Medousa, Mailland et M. Loubier, donna à Mlles Daniel et Ferran l'occasion de se faire applaudir au milieu d'un essaim où la jeunesse et la grâce communiaient.
Un solo de violoncelle, exécuté avec maîtrise par M. Huguenot, compléta d'heureuse façon cette partie du programme.
Le second acte du « Comte Obligado » servait de présentation à la troupe d'opérette. II serait difficile, en un premier et rapide contact, de juger des possibilités de nos nouveaux pensionnaires. On doit, cependant souligner leur évident désir de bien faire et l'impression favorable laissée par le comique Génin.
Sur les couplets bien connus de cette opérette prenait fin cette soirée qui marquera dans les annales locales. Ainsi, en quelques heures seulement, l'inauguration du théâtre était chose faite, tandis qu'il avait fallu des jours et des mois pour le concevoir, le réaliser.
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Orchestre a cordes de la Légion sous la direction de M. Aka