Le nouveau marché du centre-ville 12/17
Les acheteurs ayant déserté ce bâtiment communal, les vendeurs n'ayant presque plus de clientèle et payant cependant les mêmes droits, se sont décidés, les uns après les autres, à quitter le Marché.
Quelles peuvent être les raisons qui ont amené les ménagères à cesser des'approvisionner au Marché pour se rendre dans les magasins de la ville.
A quoi doit-on attribuer ce dégoût immédiat de la population, après tant deréclamations pour l'ouverture du Marché ?
D'aucuns disent que la situation en hiver est intolérable aussi bien pour acheteurs que pour vendeurs ; que les quatre portes ouvertes, tout en facilitant la circulation,créaient des courants d'air pernicieux et que bon nombre de personnes qui n'auraient rien risqué en plein air ont attrapé des fluxions de poitrine dans cetétablissement communal.
Si l'on joint au froid intense qui règne dans ce bâtiment, l'humidité qui y existelorsqu'il pleut, on ne serait pas loin de croire que des raisons de santé ont motivé ce délaissement presque général ; si ces inconvénients étaient les seuls existantset les seules causes il pourrait peut-être y être remédié ;
mais ceux que le froid a chassés et même ceux qui y ont résisté, n'envisagent pas sans crainte l'arrivée des chaleurs. Car si l'hiver est humide et froid dans ce vaste local quelle ne sera pas la chaleur que l'on ressentira dès le mois d'avril.
Le soleil dardant ses rayons sur cette toiture en métal en fera un véritable étouffoir, étant donné qu'aucune ouverture n'a été ménagée en prévision de l'été et étantdonné aussi le peu de hauteur de la toiture.
Nous avons même entendu certains habitants de Bel-Abbès dire qu'ils espéraientd'ici quelques mois n’avoir pas besoin d'acheter de charbon pour faire cuire lesoeufs. En les prenant à dix heures au marché, on les aura non seulement mollets mais durs.
Les commerçants eux-mêmes sont persuadés qu'à partir de huit heures du matin ils ne pourront plus résister dans leurs boutiques et seront obligés de les fermer.
Tout cela n'est pas rassurant ni pour l'adjudicataire ni pour les consommateurs. Il est indispensable d'obvier au plus tôt à ces inconvénients, contre la force il n'y a pas de résistance.
Une maladresse a été commise, quand on a construit le marché l'architecte-voyer qui a modifié les plans primitifs n'à songé qu'aux économies à réaliser sans sepréoccuper des conséquences qu'elles pouvaient avoir. Il faut donc que ceux qui ont laissé commettre la faute la réparent. Nous déclinons notre compétence pour indiquer les moyens, nous signalonssimplement l'état des choses. A moins que l'on ne veuille laisser subsister la salletelle qu'elle est comme lieu de réunion, de bal et construire un autre marché, nousn'apercevons point d'autre remède. Tournez la page