Le nouveau marché du centre-ville 5/17
Ne vous ai -je point donné, mortels, de vastes espaces où chaque chose ici bas doit trouver sa place; où vous pouvez mugir le prix de vos denrées et me laisser enpaix ?
N'aperçois-je point d'ailleurs sur une place non loin, un autre bâtiment ayant forme d'un temple, où peuvent se débiter toutes vos marchandises ?
Que venez-vous alors troubler mes oraisons ?
Messieurs du Conseil, dont l'accord imparfait me bat aux oreilles, je veux néanmoins vous venir en aide ; quoique Dieu, je suis bon diable et vous accorde un petit arrangement. Prenez, s'il vous plaît, mon Eglise, mettez-y vos tables ; mais de l'autre côté, làd errière le théâtre, ajoutez une cloche au faîte du bâtiment, faites-y porter ciboires,chasubles, et sacrements, et que là mes fidèles en paix puissent prier.
Sinon craignez ma colère.
Déjà des élections nouvelles le bruit monte jusqu'à moi et votre renversement, messieurs, je prévois.
Le peuple se remue et demande justice. Liberté et justice pour lesquels je mourusi il y a bientôt deux mille ans. Vous surtout, M. le Maire, craignez pour l'écharpe qui vous ceint et qu'un fole ntêtement arracherait de votre sein.
Croyez-en le bon Dieu toujours de bon Conseil : laissez l'Eglise aux fidèles, le marché aux marchands.
Dixi.
J.M
17.04.1886
A PAQUES OU A LA TRINITÉ
C'est de notre marché couvert, et non pas de Marlborough qu’il s'agit, et nous demandions la permission, d'expliquer à nos lecteurs l'apparente contradiction qui semble exister entre ces deux choses si distinctes.
Un marché couvert ayant été décidé, et un plan présenté par M Gerbat, architecte, une commission fut prise au sein du Conseil municipal pour traiter cette question avec tout le soin qu'elle méritait.
On s’était enfin décidé à marcher de l'avant et comme le déclarait un Conseiller à l'encontre d'un collègue, le vote était acquis à un marché unique, à édifier au plus tôt dans des conditions déterminées.
Un peu plus tard le Conseil adoptait les conclusions d'un excellent rapport de M. Deram et tout semblait en bonne voie. Mais voici que dans la dernière séance, M. Baquet témoigne le regret que le plan n'ait pas été mis au concours appuyant son observation d'excellentes remarques, et indiquant, en somme, qu'il y aurait lieu de revenir sur ce qui a été fait.
Nous aurions pleinement donné raison à M. Baquet, il y a trois mois, et bien qu'on puisse nous objecter qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, ou reconnaître une erreur, nous craindrions fort de n'avoir pas notre marché de 2 à 5 ans, si la bonne idée de M. Baquet était acceptée.
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