Ne vous ai -je point donné, mortels, de vastes espaces où chaque chose ici bas doit trouver sa place; où vous pouvez mugir le prix de vos denrées et me laisser enpaix ?
N'aperçois-je point d'ailleurs sur une place non loin, un autre bâtiment ayant forme d'un temple, où peuvent se débiter toutes vos marchandises ?
Que venez-vous alors troubler mes oraisons ?
Messieurs du Conseil, dont l'accord imparfait me bat aux oreilles, je veux néanmoins vous venir en aide ; quoique Dieu, je suis bon diable et vous accorde un petit arrangement. Prenez, s'il vous plaît, mon Eglise, mettez-y vos tables ; mais de l'autre côté, làd errière le théâtre, ajoutez une cloche au faîte du bâtiment, faites-y porter ciboires,chasubles, et sacrements, et que là mes fidèles en paix puissent prier.
Sinon craignez ma colère.
Déjà des élections nouvelles le bruit monte jusqu'à moi et votre renversement, messieurs, je prévois.
Le peuple se remue et demande justice. Liberté et justice pour lesquels je mourusi il y a bientôt deux mille ans. Vous surtout, M. le Maire, craignez pour l'écharpe qui vous ceint et qu'un fole ntêtement arracherait de votre sein.
Croyez-en le bon Dieu toujours de bon Conseil : laissez l'Eglise aux fidèles, le marché aux marchands.
Dixi.
J.M