Cette histoire que tu nous as si bien racontée de ton patio où beaucoup d’entre nous pouvaient se reconnaitre nous prouve si besoin était combien la vie simple que vivaient nos parents pouvait remplir le bonheur au quotidien. Certes, c’était une vie parfois dure mais qui suffisait à notre félicité ! Ce récit nous permet aussi de mieux comprendre les difficultés qu’ils ont pu avoir à leur arrivée en France, jetés dans une arène inconnue où chacun a du trouver les ressources nécessaires pour se battre et assurer notre futur
A jamais gravés dans nos mémoires ces patios font aujourd’hui partie de notre patrimoine et que cela fait du bien de les faire ainsi revivre !!! Merci encore à toi Paquico ! (Jean-Claude).
Les conserves dans les pots avec le saindoux, l'odeur du pâté gris et du boudin à l'oignon, les escargots blancs....Les parfums, les odeurs sont là et....Arrête Jean-Pierre, retombe sur terre, tu es en Lorraine et une averse se prépare. Merci Paquico et à bientôt. (Jean-Pierre)
Comme le dit si joliment J. Claude, ce patio François, c'était aussi le nôtre, tout ce que tu décris on l'a vécu, les souvenirs reviennent au galop.
Le vendeur de poulet, je le détestais, ma grand mère soupesait le poulet, lui touchait el buché, tatait partout et bien sûr le poulet arrivait à la maison
VIVANT, j'étais une petite fille seule et cet animal devenait pendant 2 ou 3 jours mon ami, il dormait sur mes genoux, je jouais avec lui comme avec une poupée et quand mon grand père le tuait c'était l'HORREUR, je n'en mangeais pas du tout et très très très longtemps je n'ai pas mangé de poulet....POVRECITO POLLITO(Adrienne)
Dans mon Patio,de temps en temps, on sacrifiait un mouton à l’occasion de la Ouadda, promesse faite ,au marabout de la Kouba à la suite d’une saison de travaux réussie (plantation de vignes...). Mon père faisait venir son ami Laïme qui tuait le mouton, le dépouillait et le débitait. Le lendemain, la Dénia son épouse débarquait avec tout son attirail, très tôt le matin . C’était un réel plaisir de la voir rouler la semoule avec ses mains expertes: les grains prenaient forme, grossissaient à vue d’oeil et voltigeaient dans les larges “plateaux d’alfa”.
Du grand art! Vers midi, le couscous était au point et prêt à être servi dans les marmites et autres récipients ramenés par les habitants du Patio et d’alentour. On était content de pouvoir offrir ce plat si apprécié et d’avoir honoré notre Marabout ! D’ailleurs, c’est souvent que j’accompagnais ma mère à la Kouba, en compagnie de la fidèle Denia. On faisait le tour en touchant ou embrassant les murs et on offrait un
foulard ou un mouchoir en soie suivant les rites de cette religion que nous respections (la réciproque était vraie.).Et qu’importe, si dans deux ou trois jours, on retourne chez Pedro Gourouill, Benamou, Dib ou Kribich avec nos carnets “à crédit” pour acheter de quoi manger ! Aujourd’hui, c’est la fête, alors profitons-en ! Au diable l’avarice!”la del pobre, a reventar antes que sobre!”mas vale este refràn que el que dice “tripa vacia,corazon sin alegria”.(la devise du pauvre:manger à en éclater avant qu’il en reste, plutôt que le refrain qui dit qu’avec l’estomac vide, le coeur n’est pas joyeux!). Ce moment de convivialité, parmi tant d’autres, était le”ciment inaltérable ”d’une façon de vivre, d’une manière d’être, d’un “ART de VIVRE” que toute cette petite communauté du Patio 18 a eu le bonheur de connaître.
Alors avant de refermer ce dossier sur le Patio 18, j’appelle au centre du patio, entre les deux longues perches du fil à étendre, les familles Espinosa Pepe, Aguilar Joaquin, Muñoz Louis, Tio Menchon, Alonso Guy, Semon, Cazorla François, Garcia Clothilde,Tio Pepe, Palenzuela Manou, Frasquita la Gata, Riquelme, GomisAntoine....allez, tous en choeur, chantons “SE va el Caïman por la baranquilla El emigrante....Le petit vin blanc...la Cucaracha...et pour terminer avec un certain Gérard “la BALLADE DES GENS HEUREUX....Bien affectueusement. Paquico du Patio 18. (François Cazorla)