Le "baliage": avant d'essayer d'atteindre la"binagate" d'un joueur pour le"tuer"(sic!), on pouvait balayer l'endroit et retirer toute pierre ou poussière afin qu'elle soit plus visible.
"Mauvaise et pas baliage": le contraire. Le joueur protégeait ainsi son jeu..et pouvait rejouer.
Il arrivait qu'un acteur, agacé, mauvais joueur, décide de s'emparer de toutes les billes situées dans le triangle. Il se jetait sur elles en criant"ranaaaa!" Je ne vois pas le rapport avec la grenouille pourtant. L'expression était"faire rana".
Quelquefois, il suffisait que quelqu'un prononce ce mot, en plaisantant pour que tous se ruent sur le triangle pour récupérer sa "pueste"
Comme nous étions très forts pour faire des rimes faciles:pour mettre en garde d'éventuels "voleurs", à ce "ranaaaaaa!" nous avions cette réplique ....".A trompazos se le quita la ganaaaaaa!"( on lui fera passer l'envie à coups de poings)
La ligne situait à quelques mètres du triangle d'où nous lancions à tour de rôle notre bille , nous l'appelions le"dijeux" ; peut-être parce qu"il nous autorisait des libertés, plusieurs choix de jeux.
Avant de commencer nous devions "rimer".
Ce mot vient de l'espagnol "arrimarse" ,s'approcher. Nous lancions alors notre binagate, à tour de rôle, depuis le triangle en direction du "dijeux". Celle qui en était la plus rapprochée de la ligne désignait le premier joueur, les
derniers étant ceux dont la bille était la plus éloignée.
Il nous fallait alors prendre une décision à ce moment précis.
En effet, nous pouvions jouer en association, à deux, il fallait alors partager les gains ou bien tout seul. Dans ce cas, on l'annonçait au début du jeu en disant:" moi je joue "pélé". Ce mot vient de l'expression espagnole " cada uno se la péla", chacun se débrouille seul. Comme "pélar" signifie éplucher...un fruit par exemple, on disait souvent et naturellement" Chacun il se l'épluche".
Il doit y avoir d'autres expressions qui ne me viennent pas, là tout de suite à l'esprit.
J'en ris encore en écrivant ces lignes. (Manuel)