L'aérodrome de Sidi-bel-Abbès, page 3/4
Les nombreux invités prennent place autour d'une immense table dressée en fer à cheval dans le hangar des appareils. Le Conseil d'administration du CABA est là, en entier. La presse locale est également représentée. La musique du 1er Etranger, qui prête son dévoué concours, attaque la « Marseillaise ».
Dans un langage très énergique, le Lieutenant Colonel Weiss, ancien collaborateur du Colonel Laurent Eynac, salue le Club Aéronautique dont l'activité l'a fortement étonné.
« L'ignorant c'était moi, mais maintenant que je sais, je proclamerai partout que le CABA est à citer en exemple à tous les clubs de France et d'Algérie. »
M. Bellat, qui succède au Lieutenant Colonel Weiss tient à remercier le Conseil d'Administration du CABA et dit la fierté qu'il ressent de l'oeuvre grandiose accomplie en si peu de temps.
M. Pourché, enfin, déclare que cette oeuvre a été suivie avec intérêt par les services officiels et que des subventions seront accordées au CABA pour récompenser ses efforts.
« L'aviation n'est plus un sport, elle est entrée dans le domaine pratique, dit-il, et il ajoute : La France compte sur des organisations comme la vôtre, sur cette source merveilleuse d'activité pour la rendre plus belle et plus forte. »
L'aérodrome de Bel-Abbès est officiellement ouvert à la locomotion aérienne.

Samedi 2 avril 1938: L'Aérodrome du C.A.B.A., devenu municipal, s'appellera désormais " Laurent GUERRERO".
Le 27 octobre 1937 disparaissait au cours de sa cinquante-sixième traversée de l'Atlantique-sud, Laurent Guerrero, pilote d'Air-France oranais de naissance, l'un des pionniers de la ligne Mermoz.
Pour honorer l'homme et magnifier son sacrifice, la municipalité bel-abbésienne décidait de donner le nom de Laurent Guerrero à l'aérodrome du C.A.B.A., devenu municipal l'an dernier.
Nul choix ne pouvait être plus heureux, plus apte à rappeler la douloureuse Contribution de l'un des «nôtres» à la cause si belle de l'aviation commerciale. Tournez la page

Article paru dans l'Afrique du Nord Illustrée du 31 décembre 1932