Illustration : baignade au crépuscule, peinture à l'huile , détail par Marius de Buzon, prix de la villa Abd-el-Tif en 1913, décédé à Alger en 1958, extrait de : Marion Vidal-Bué, l'Algérie des peintres 1830-1960
C’est une vision insolite, effarante, une image surréaliste qui nous frappe de plein fouet. Dans cette plage toujours déserte, sous ce cagnard abrutissant qui vous fait bouillir la cervelle, cela ressemble à s’y méprendre à une hallucination.
Et pourtant, elles sont là, ces femmes. Nous ne les rêvons pas. Les voilà qui avancent vers nous. Elles arrivent à notre hauteur, nous croisent comme si nous fussions transparents, et nous dépassent avec un mépris souverain. Elles font quelques mètres, s’arrêtent et, d’un geste bref, d’un incroyable naturel, laissent tomber leur haïk à leurs pieds, offrant à nos yeux ébahis la vision impudique et paradisiaque de leur nudité instantanément dévoilée.