Souvenirs de Sidi Bel Abbes
Jean-Claude Rodriguez
Mon père 1/5
Une grande page de ma vie. Juanico étant l’aîné des garçons, avait du quitter l’école à 12 ans pour aider ses parents en gagnant quelques sous. Pendant qu’il gardait les troupeaux de chèvres et moutons à Palissy, (village près de Sidi-Bel-Abbès) il essayait tout seul d’améliorer ses connaissances dans la langue Française et apprenait la grammaire et l’orthographe. Ses parents Juan et Anna, ne parlant que l’Espagnol, il avait vite compris que la connaissance et la pratique de la langue Française étaient vitales pour lui. Comme beaucoup d’enfants d’émigrés Espagnols de l’époque, il avait l’ambition de créer une famille et de pouvoir la faire vivre décemment. Il avait donc opté de faire carrière dans l’armée. C’était principalement avec l’administration, ce qui pouvait permettre aux fils d’Espagnols de sortir du rang. Il s’y prépara physiquement et intellectuellement pendant quelques années.

La guerre arriva entre-temps et le jour de ses 20 ans, alors qu’il allait intégrer l’armée, un fût d’alcool explosa dans la distillerie Mirailles à Bel-Abbes, où il travaillait !!Il se retrouva à l’hôpital avec 17 fractures à la jambe et au bras gauche et surtout avec un poignet complètement désarticulé.
Photographie d'identité de Jean Rodriguez
Il passa 6 mois à l’hôpital Baudens d’ Oran et malgré la pénurie de soins, grâce aux médecins militaires, à une volonté et un courage hors du commun, il réussit à remarcher avec un appareillage incroyable. Je retrouvai quelques années plus tard, au débarras certaines de ses chaussures avec attelage métallique, chacune devait peser au moins 2 kilos ! Il perdit 7 centimètres à sa jambe gauche du fait de greffes d’os et de chairs prélevées et récupérées çà et là pour compenser  les parties arrachées par l’explosion ! Plus question pour lui de rentrer dans l’armée. Plus question pour lui de rentrer dans l’armée. Tournez la page
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