Une grande page de ma vie. Juanico étant l’aîné des garçons, avait du quitter l’école à 12 ans pour aider ses parents en gagnant quelques sous. Pendant qu’il gardait les troupeaux de chèvres et moutons à Palissy, (village près de Sidi-Bel-Abbès) il essayait tout seul d’améliorer ses connaissances dans la langue Française et apprenait la grammaire et l’orthographe. Ses parents Juan et Anna, ne parlant que l’Espagnol, il avait vite compris que la connaissance et la pratique de la langue Française étaient vitales pour lui. Comme beaucoup d’enfants d’émigrés Espagnols de l’époque, il avait l’ambition de créer une famille et de pouvoir la faire vivre décemment. Il avait donc opté de faire carrière dans l’armée. C’était principalement avec l’administration, ce qui pouvait permettre aux fils d’Espagnols de sortir du rang. Il s’y prépara physiquement et intellectuellement pendant quelques années.La guerre arriva entre-temps et le jour de ses 20 ans, alors qu’il allait intégrer l’armée, un fût d’alcool explosa dans la distillerie Mirailles à Bel-Abbes, où il travaillait !!Il se retrouva à l’hôpital avec 17 fractures à la jambe et au bras gauche et surtout avec un poignet complètement désarticulé.