Le coin boudé.
La rue la plus au nord du quartier était la rue des Amandiers. D’un côté les habitations d’est en ouest et en face au nord entre la rue Poincaré et la rue de la vigne, se trouvait la ferme Cerdan. Une partie des terres de cette ferme après fermeture de son exploitation a été acquise par l’ administration et dans les 60-61 une gendarmerie a été bâtie. Des blocs d’habitations pour les gendarmes et leurs familles, bureaux garages formaient un bel ensemble fermé ceint par un mur rehaussé de barbelés, gardé jour et nuit. Cette caserne a été occupée par une compagnie de gendarmes mobiles (les rouges). On les croisait très peu dans le faubourg, sauf parfois quelques familles à la messe le dimanche, le reste du temps ils vivaient en circuit fermé.
Même les enfants étaient emmenés à l’école en GMC. Cela ne nous a pas laissé de très bons souvenirs, certains belabésiens y ayant passés des journées pas très agréables !!! Mais certains soirs en fin61-début 62 il leur arrivait d’essuyer quelques jets de pierre à la main, staks et frondes d’on ne sais où et on ne dira pas par qui. Le maconnais était un petit faubourg tranquille, avec un éclairage de qualité ; nous nous sommes toujours promenés et avons joué en toute sécurité, meme aux heures les plus tendues et ce quelques fois malgré le couvre-feu .Les jeux étaient semblables à tous ceux pratiqués dans les autres quartiers. Un plus peut-être, avant les années 60 nous partions en groupe et à vélo jusqu’au barrage de l’ oued Sarno ( appelé aussi barrage des Trembles) et suivant le temps, tout était prétexte pour se baigner. Je ne parle pas de la course chronométrée contre la montre que nous pratiquions entre nous. Départ l’église ,on empruntait la rue de la vigne direction le Tessala et jusqu’à l’ intersection avec le cd 4 quelques kms plus loin et nous revenions vers le maconnais par la rue Poincaré et la rue Branly jusqu’au point de départ. Il m’est arrivé souvent de m’ arrêter souvent au retour à la hauteur de la ferme Du Barry pour faire une pause sur un murier platane ou rapiner quelques raisins, je ne tenais pas compte du temps et parmi ceux partis derrière moi 2 ou 3 me rejoignaient, quand aussi plus souvent qu’à mon tour je les accompagnais dans des expéditions pas toujours très recommandées.
Jean-Pierre Canton