Je suis démobilisé le 21 août 1942 et tout de suite embauché par les Chemins de Fer Algériens. Après mon mariage en décembre 1942, je suis envoyé près de la frontière tunisienne et affecté à la surveillance des trains. Le 1er mai 1944, je suis de nouveau incorporé dans l'armée comme mécanicien dans une Compagnie d'Entretien du Génie, stationnée à Alger. Avant de repartir pour la guerre, j'ai quand même le bonheur de voir naître mon fils Raymond en novembre 1943. En juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie. Avec mon Régiment, nous allons participer au débarquement en Provence. La traversée de la Méditerranée dura 13 jours, du 23 septembre au 5 octobre. Dans des bateaux à fond plat fortement secoués par une mer déchaînée, avec des hauts et des bas pour nos estomacs. Pour débarquer, nous devons sauter directement dans la mer, près de la plage; pas rassurant pour beaucoup qui ne savent pas trop nager. Notre itinéraire passera par Aubagne puis nous remonterons vers Dijon, Sochaux, Obernai, Strasbourg. Je suis chargé de la réparation des automitrailleuses et camions. Il y aura de dures batailles dans les Vosges et l'Alsace.
Tiens, comme le monde est petit!... à Strasbourg je rencontre mon frère Raphaël puis mon beau-frère Sébastien. Notre pays enfin libéré, nous pouvons nous diriger vers l'Allemagne.
