L’hiver 1951-1952 fut plus rigoureux qu’habituellement à Bel-Abbès, nous avions eu quelques jours de neige en février, la ville s’était recouverte d’un blanc manteau, pour la plus grande joie des enfants. Il avait gelé la nuit, et, ce matin, la terre, les arbres, les toits étaient recouverts d’une petite couche de givre, sur le chemin qui nous menait à l’école Voltaire, sur les glacis, le long du canal d’irrigation, nous tapions du talon sur les petites flaques gelées pour briser la glace et vérifier son épaisseur. Le ciel était bas, l’on ne voyait pas le mont du Tessalah, notre sentinelle , quelques moineaux gonflaient leurs plumes sur les branches dénudées et apparaissaient comme de grosses boules.