Claire Ecsedy : Geneviève
extrait de son livre : la fille du légionnaire |
Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
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Ceinturant son mari, ils l’avaient immobilisée, elle aussi, pendant que d’autres s’emparaient de Geneviève, avant de repartir avec leur fille terrorisée.
« Repartez en ville ou on tue votre si jolie fille » avaient été leurs derniers mots. Il fallait que la légion intervienne au plus tôt ! …J’étais très inquiète et j’avais une peur panique de ce qui pouvait arriver à mon amie. L’intervention eut lieu en fin de ce triste après-midi. Une petite section de légionnaires se posta aux abords du douar, sommant les fellahgas de rendre la jeune fille, dans l’heure. Dans le cas contraire, tout le village sauterait. Geneviève fut rendue, mais dans quel état ! On vint chercher ses parents pour les conduire à l’hôpital où elle se trouvait. Ma petite camarade aux cheveux si blonds, aux yeux si bleus s’éteignit le lendemain entre les bras de ses parents anéantis. La fille du légionnaire pleura… « Mon cœur, ma mie… » Michel était là ! |
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Née d''un père légionnaire d'origine hongroise et d'une mère devenue institutrice, Claire Ecsedy est une enfant de la Vallée des Jardins et du faubourg Thiers où ses grands-parents maternels Ahiela tenaient une quincaillerie. Elle fréquenta l'école Thiers et le collège de Jeunes Filles jusqu'en terminale philo 61-62. Après l'exode, elle devint institutrice et retrouva son ami Michel qu'elle épousa. Aujourd'hui Claire vit en Suisse Elle a dédié ses souvenirs à "tous ceux qui ont accroché leurs racines à la pointe de leur coeur" 2 versions "Comme l'eau de la Mekerra" et "la fille du légionnaire" dont vous venez de lire un court extrait. |
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