A l’époque la plus noire de la vie de notre communauté il nous était fréquent de revendiquer notre identité française en levant en étendard les noms prestigieux de tous ceux qui par leur réussite ou leur sacrifice reconnus en portaient témoignage avec éclat dans des domaines aussi divers que les Armes, la politique, les Lettres, les Arts, les Sciences ou le Sport…Rappeler ici leurs noms serait superflu tant ces militaires, ministres, professeurs, boxeur ou footballeurs restent à jamais inscrits dans notre patrimoine et nos mémoires. Nous nous délections à découvrir et à afficher l’origine de nos porte-drapeaux, particulièrement lorsqu’ils étaient natifs de Bel-Abbès. Tous ne l’étaient pourtant pas car « chez nous » la présence de la Légion faisait que bien de nos héros l’étaient devenus par « le sang versé » et leur gloire, souvent posthume,rejaillissait sur leur ville d’adoption. Nous leur en savions gré et commémorions ensemble le souvenir de
Camerone, notre vraie fête locale, souvenir ineffaçable de notre jeunesse. Près d’un demi-siècle plus tard il serait illusoire de retrouver encore des champions, au sens moyenâgeux du terme, originaires de Bel-Abbès. Aussi allons-nous jusqu’à reporter notre besoin d’identification sur nos descendants, nés après le déracinement ! C’est une soif identique dont porte actuellement témoignage le courrier de Mekerra’s avec une profusion de souvenirs faisant revivre évènements et personnages qui nous sont chers : il y a là une véritable renaissance prônée par une génération jusque là dispersée et qui dans sa mémoire reconquise cultive désormais les figures les plus diverses, d’un modeste vendeur ambulant ou d’un typique « Capaor » jusqu’à notre respecté Chef d’établissement devenu notre maire, restituant ainsi un inventaire assez fidèle du profil social et humain de notre ville natale.