Il est un sujet dont je m’étonne qu’il n’ait jamais ou si rarement été évoqué que je voudrais en parler ici : l’école buissonnière.Il faut dire qu’il peut paraître surprenant de la part du brillant élève qui arrivait de Voltaire, louangé par l’inoubliable Mr Buisson et lauréat du concours des Bourses Nationales, et donc à ce titre intégré d’office au Collège en qualité de demi-pensionnaire d’intervenir sur ce sujet. Mais justement c’est cet avantage acquis qui me poussa à découvrir ce que certains d’entre vous ont aussi certainement connu en succombant à la tentation de l’évasion scolaire. Le paradoxe évident mérite une explication que je vais m’efforcer de vous donner ici. Elle tient essentiellement au fait que malgré la modestie de ma situation familiale j’avais la chance de bénéficier d’attentions particulièrement délicates de la part de mes tantes, qui avaient soutenu ma mère dès son veuvage, cuisinières réputées qui s’ingéniaient à me préparer des petits plats (en fait chez moi il y avait deux services dont l’un m’était consacré et ce n’est qu’à l’âge adulte que j’appris à apprécier certains de nos plats les plus historiques, tels le Potage ou les Gazpachos….).