Rober Bounneau :
Monsieur SCHENCK professeur d’Allemand 3/3
Monsieur SCHENCK professeur d’Allemand 3/3
Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
Je faisais toujours attention à ce que je lui racontais des évènements en Algérie pour qu’il n'ait pas d’ennuis avec la police de son pays, car M Schenck m'avait formellement prévenu que la censure est-allemande ouvrait systématiquement tout courrier en provenance de l'étranger.
Quarante ans plus tard, un film comme « La vie des autres », s'est chargé d' ouvrir les yeux des occidentaux les plus naïfs sur la réalité des ennuis qu'une simple phrase malheureuse pouvait entraîner dans la vie d'un citoyen de ce pays.
Un jour de l'année 1958, m'étant hasardé à lui parler d'une bombe qui avait fait des victimes civiles dans un café du centre ville, mais sans préciser toutefois que c'était l'œuvre du FLN, il me répondit en souhaitant que « les terroristes coupables soient emprisonnés et châtiés ». Ceci qui prouvait d'une part qu’il ne suivait pas l’actualité, et que d'autre part la formulation de ma lettre n’avait pas éveillé les soupçons de l'employé de la censure.
En effet, comme à cette époque la République Démocratique Allemande soutenait activement le FLN en lui livrant des armes et en participant à sa propagande « anticolonialiste», les services de la Stasi (la police politique), s'ils avaient deviné de qui je parlais dans ma lettre, n'auraient pas manqué de mettre fin à notre correspondance sans préjudice de sanctions inévitables à l'égard de mon correspondant et de sa famille.
Quarante ans plus tard, un film comme « La vie des autres », s'est chargé d' ouvrir les yeux des occidentaux les plus naïfs sur la réalité des ennuis qu'une simple phrase malheureuse pouvait entraîner dans la vie d'un citoyen de ce pays.
Un jour de l'année 1958, m'étant hasardé à lui parler d'une bombe qui avait fait des victimes civiles dans un café du centre ville, mais sans préciser toutefois que c'était l'œuvre du FLN, il me répondit en souhaitant que « les terroristes coupables soient emprisonnés et châtiés ». Ceci qui prouvait d'une part qu’il ne suivait pas l’actualité, et que d'autre part la formulation de ma lettre n’avait pas éveillé les soupçons de l'employé de la censure.
En effet, comme à cette époque la République Démocratique Allemande soutenait activement le FLN en lui livrant des armes et en participant à sa propagande « anticolonialiste», les services de la Stasi (la police politique), s'ils avaient deviné de qui je parlais dans ma lettre, n'auraient pas manqué de mettre fin à notre correspondance sans préjudice de sanctions inévitables à l'égard de mon correspondant et de sa famille.
Comme c'était l'usage à l'époque j'ai arrêté à regret l'allemand en 59 lors de l'entrée en seconde.
Mais six ans plus tard, lorsque la République Française, dans son infinie bonté, m'a offert un séjour obligatoire de 16 mois en Rhénanie-Palatinat, quelques jours de révision m'ont suffi pour que je puisse à nouveau me débrouiller en allemand et profiter de la moindre permission pour sortir de la caserne et me changer les idées en faisant du tourisme dans la magnifique vallée du Rhin.
Mais six ans plus tard, lorsque la République Française, dans son infinie bonté, m'a offert un séjour obligatoire de 16 mois en Rhénanie-Palatinat, quelques jours de révision m'ont suffi pour que je puisse à nouveau me débrouiller en allemand et profiter de la moindre permission pour sortir de la caserne et me changer les idées en faisant du tourisme dans la magnifique vallée du Rhin.
