Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
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André Amadeuf : la dernière année des ateliers du Collège Moderne de Sidi-Bel-Abbès
ex Ecole Primaire Supérieure,
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On nous donna le choix:
Les élèves pouvaient continuer la formation technique en partant en pension soit au lycée technique Ardaillon d'Oran soit à l'école spécialisée du Cap Matifou dans les environs d'Alger où l'on y formait des techniciens de l'automobile et de l'aviation .
Nous pouvions aussi rester au Collège avec l'obligation de reprendre les cours de l'enseignement Moderne que nous avion abandonné pour diverses raisons un ou deux ans auparavant.
Entre le pensionnat qui ne me convenait pas du tout et la reprise de la langue anglaise que je honnissais, je finis bien malgré moi à opter pour l'Anglais ! C'est ainsi que je poursuivis mes études jusqu'au premier bac dans mon cher Collège !
Soixante ans après chaque fois que j'en parle j'ai le cœur qui s'affole, j'ai la gorge serrée, je revois toute ma jeunesse, mes amis et professeurs perdus ou disparus.
Je me retrouve aussi anéanti et impuissant face à l'appartement de fonction de Monsieur Dassié rue Mozart, avec à mes côtés Monsieur Lavina profondément ému qui a les larmes aux yeux et qui me dit alors que le Lycée Leclerc incendié par l'O.A.S. brûle au milieu des explosions de bouteilles de gaz disposées probablement çà et là dans les classes pour attiser les flammes :
-André ! Ils ont brûlé ma maison.
C'était le 15 juin 1962 !
Je ne puis plus aujourd'hui vous le dire Monsieur Robert Lavina mais ce Collège Moderne devenu lycée Leclerc, si c'était votre Maison, c'était aussi la Mienne !
cliché André Amadeuf