Nous sommes à la mi-temps de l'année scolaire 1948-1949. Ma classe, la Quatrième Industrielle du Collège Moderne de Sidi-Bel-Abbès est un ramassis (et encore je pèse mes mots) d'élèves qui ont été réunis dans cette structure : soit par décision personnelle mûrement réfléchie en fonction de l'objectif choisi, mais surtout pour leur allergie aux langues étrangères (Anglais et Arabe), un certain non respect de l'autorité, de la discipline, ainsi que d'une négligence coupable envers les matières autres que le Français et les Mathématiques.
Les séances d'atelier (Bois ou Fer), le dessin technique et les cours de gymnastique nous conviennent mieux car la plupart d'entre nous sont ce qu'on appelerait de nos jours des hypers-actifs.
Nous sommes censés préparer en deux ans le Brevet Industriel qui par la suite pourra nous permettre d'accéder si nous en avons l'intention de poursuivre nos études jusqu'à une formation d'ingénieur. Notre professeur de dessin technique Monsieur Milot est un intervenant extérieur au Collège, il est agent des Ponts et Chaussées
Il nous dispense chaque semaine, le soir après son travail , de deux heures de cours .
Je ne sais plus pour quelle raison, une certaine semaine, il ne peut assurer ses obligations ! La leçon est reportée au Samedi après-midi suivant de 14 à16 heures, la 3ème industrielle subit le même sort.
Au jour dit, les deux classes sont présentes. Monsieur Milot est seul, pas de surveillant pour l'aider !!
Il n'a qu'une solution : installer la 3ème dans une salle (ce sera l'amphithéâtre de physique-chimie de Monsieur Bruschini, la 4ème dans la salle de mathématiques attenante de Madame Bruschini.)
Très rapidement il passe d'une classe à l'autre et nous donne à faire un exercice.
Il s'avère que le devoir proposé à la 3ème est compliqué, Monsieur Milot nous avertit qu'il va lui apporter son aide, il nous recommande de rester sérieux, nous nous mettons aussitôt au travail, dans l'ensemble cela ne doit pas poser problème car le dessin technique ne nous déplaît pas.
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