André Amadeuf : 5 juillet 1962 7/10
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Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
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Le 9 juillet, désespéré de partir seul, je reprends le train en direction d'Oran et passe la nuit à l'hôtel de la Vielle Mosquée. Je revends à prix coutant les billets d'avion en ma possession à deux pauvres femmes ; une mère et sa fille. Terrorisées depuis le 5 juillet ,elles ne sont pas sorties de l'hôtel tellement elles sont traumatisées !!!
Le 10 juillet en début de matinée, je me rends au siège d'Air France, je prends un bus qui nous transporte à l'aéroport de La Sénia . Nous traversons les quartiers principalement peuplés d'algériens. A chaque carrefour, des combattants de l'A.L.N. montent la garde en armes. Nous sommes enfin soulagés quand le bus passe la porte de l'aéroport gardée par l'armée française. Je possède deux valises lourdement chargées, Julien Torregrossa que j'ai connu lors d'un stage pédagogique à Aïn-EL Turck va prendre le même avion que moi, il me propose de prendre une de mes valises à sa charge. Il voyage avec ses parents, ils n'ont pratiquement rien comme bagages, il m'évite de payer ainsi un lourd supplément ! J'aurai le plaisir de le remercier une seconde fois en 2008 après qu'il m'ait retrouvé grâce à Henri Lavina et son merveilleux site : MEKERRA |
Nous arrivons à Toulouse en début d'après-midi, je me rends chez une des deux tantes de ma femme afin de l'assurer de ma présence. Peut-être pourra-t-elle me dire ce qu'il est advenu à ma petite famille ! Il n'y a personne..!
Je me rends chez la deuxième tante de mon épouse, personne...!! Une voisine me dit que la jeune dame d'Algérie et le petit sont à Toulouse ainsi que Claudette ma belle-soeur ! Ou sont-ils? Je cherche dans l'annuaire du téléphone le numéro de l'entreprise qui emploie l'une des deux tantes, j'appelle et tombe directement sur elle, j'apprends que Gisèle, mon fils et Claudette logent à l'hôtel, ma correspondante me donne le nom de la rue mais elle ignore le nom de l'établissement ! Je patrouille en voiture dans la rue, il y a plusieurs hôtels ! quel est le bon ? Soudain mon épouse apparaît au bord du trottoir, sa tante qui a retrouvé ses esprits s'est souvenue du nom de l'hôtel et l'a prévenue de mon arrivée ! Coïncidence, Baraka, flair, coup de chance, appelez çà comme vous le voulez, depuis la veille, Gisèle est à Toulouse avec sa soeur...et mon fils !!! Tournez la page |