Souvenirs de Sidi-bel-Abbès
Extraits de la Vie parisienne 1936, AMOURS de LEGIONNAIRES 1/18 par Michèle de Nicole
1. - CELUI QUI NE CROYAIT PAS
IL m'avait dit : — Je crois à ton corps émouvant, gorgé de caresses comme un fruit l'est de sucs... je crois à tes seins érigés qui s'élancent au-devant de plaisirs fluides, imprécis... je crois à l'ardeur insensée que tu fais naître en moi... Je crois en tout ce qui est toi... mais pas à l'amour... J'attendais plus que ces étreintes effrénées qui nous laissaient pantelants, à demi-morts, sur notre couche... Je voulais que tout son être participât à ce magnifique festin charnel. Il ne pouvait pas aimer. Alors, je le quittai. Quand il ne m'eut plus près de lui, il connut une nostalgie profonde qui n'était pas seulement la perte de mon corps troublé. Il me supplia de revenir. Mais je refusai. J'avais connu de trop près les délices infernales de sa passion. Et puis... je n'étais plus libre. Un jour, je reçus une lettre de lui :
« Je ne sais quels sont tes sortilèges et tes enchantements... Je ne sais, comment, des limbes du désir, l'amour est né... Mais c'est trop tard. J'ai tout gâché.

2. - SIDI-BEL-ABBES
Je ne peux plus vivre et je n'ai pas la force de mourir... Je vais où se réfugient tous les vrais désespoirs : à la Légion ». Trois mois plus tard, libérée de tous mes liens, je partis rejoindre François à Sidi- Bel-Abbès.Un mot fait naître, en tous les esprits, des mirages de légendes, des visions, d'aventures fabuleuses : La Légion ! Cette Légion, dont le seul nom fait hésiter les ennemis les plus résolus. Cette Légion qui est le hâvre de toutes les faillites. Et ces Légionnaires dont les exploits sont célèbres au même titre que les bordées, les coups de cafard, les coups de couteau.
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