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FIN

Le 25 octobre 1962,
la Légion quitte Bel Abbès
Adieu à Bel Abbès 13/13 par Georges Blond
(extrait du n° special d'Historia consacré au 150ème anniversaire de la Légion étrangère)
Bonjour à Aubagne
Ensuite avaient été conclus les protocoles, les conventions de détail. Le F.L.N. et la Légion avaient l'un et l'autre le droit de patrouiller. Quand deux patrouilles adverses s'apercevaient, elles manœuvraient pour passer à côté l'une de l'autre, parfois se frôlant presque sans se regarder. Transgressant déliberément un paragraphe des accords d'Evian. La Légion continuait à défiler par compagnies, la clique accompagnant tout légionnaire quittant Bel Abbès.
Les sept cents derniers légionnaires du 1er Etranger ont fait leurs adieux au quartier Viénot le 24 octobre 1962. Des troupes françaises allaient occuper la caserne, au moins pour un temps. Dieu merci, on ne cédait pas la place à l'A.L.N. La cérémonie eut lieu ce soir-là à la nuit.
Au musée du Souvenir pendait un grand drapeau de soie pris aux Pavillons noirs à Tuyen Quang en 1885.
<<Ce trophée ne devra jamais quitter Bel-Abbès, avait spécifié le donateur, capitaine de Borelli. Si la Légion en part définitivement, il faudra le brûler.>>
29 septembre 1962. La légion salue ses reliques et les cercueils du général Rollet, du prince Aage de Danemark et du légionnaire Zimmermann qui seront transférés à Aubagne
On était arrivé à cette extrémité inimaginable. La Légion n'avait jamais été vaincue en Algérie, même là où on ne jouait pas la supériorité en matériel.La Légion quittait pourtant Bel Abbès. La légion garde pour elle ses sentiments, elle se met un bœuf sur la langue, elle s'interdit de juger, d'apprécier les nécessités politiques. Bœuf sur la langue et gros sur la patate.
Mais à ce corps à nul autre pareil, à cet instant nostalgique, le destin offrait encore une cérémonie, une liturgie étrange : l'incinération d'un drapeau chinois. Sept cents hommes immobiles regardaient brûler ce petit tas de soie, dans un silence absolu. Quand la dernière lueur s'éteigniit, sept cents torches s'allumèrent et les légionnaires chantèrent leurs chansons