recherche documentaire de Raymond Galipienso

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Inauguration du Théâtre municipal de Sidi-bel-Abbès en décembre 1936, page 1/4
Théâtre de Sidi-bel-Abbès illuminé, cpa Francis Rodriguez
Journal Le Progrès de Sidi-Bel-Abbès édition du 9 décembre 1936
INAUGURATION DU THEATRE MUNICIPAL le 5 décembre 1936.
Elle a donné lieu à une brillante soirée mondaine.
Celui qui, samedi soir, aura connu la bonne fortune de franchir le seuil de notre nouveau théâtre municipal, se sera sans doute crû l'objet d'un rêve.
Non, ce n'était plus Bel Abbés et sa première salle de spectacles mais un eden merveilleux où les sens étaient conviés au festin le plus subtil. Et l'illusion persistait parce que la réalité était encore trop loin de l'imagination de l'homme...
On inaugurait le théâtre dont nous avons, ici même, il y a peu de temps, relevé l’admirable architecture et souligné la sûreté du goût et le souci du confort, qui ont présidé à sa réalisation. Nombreux et impatients arrivaient les invités qu'attendait, dès la rotonde gagnée, une succession délicieuse d étonnements. Dans la salle, l'effet était féerique. Toilettes exquises et habits noirs avoisinaient pour le plus grand plaisir des yeux.
Toutes les autorités civiles et militaires, ainsi que leurs charmantes compagnes, étaient là : M. Bellat, maire et Mme ; M. le colonel Azan, commandant d'Armes et Mme ; M. Imbert, administrateur représentant M. Aze, sous-préfet, et Mme:; M. Brémond, conseiller général et délégué financier; M. Paul Bellat, délégué financier et Mme, etc.. Et l’inauguration entra dans sa phase décisive. Sur la scène l'orchestre de la Légion attaqua une vibrante Marseillaise écoutée debout par l'assistance entière et M. Bellat s'avança pour prononcer le discours d'usage. Après avoir rappelé que, de tous temps, aux armées, le chant et le théâtre ont préludé aux plus sublimes sacrifices et joint le nom de la Légion Etrangère au développement de Sidi- Bel-Àbbès, le maire en arriva à la question de la construction du nouveau théâtre :
En 1932, la ville arrivait à contracter un emprunt destiné à couvrir les frais de la nouvelle construction à édifier parce qu'il fallait, sur du vieux, établir du neuf.
La question financière tranchée, d'autres, aussi essentielles, restaient à résoudre.
Reconstruire sur le même emplacement, accorder l’esthétique du nouveau monument à celle de la place Carnot, coeur de la cité, créer une oeuvre, qui fut simple, moderne et grandiose à la fois, où l'architecture et les commodités complexes et si nombreuses du théâtre se trouvassent le plus heureusement alliées ; doter Bel Abbes d’une scène et de sa présentation extérieure, modèles uniques, qui soulèveraient l'admiration des villes d'Algérie les mieux pourvues à cet égard. Eh bien ! c'est fait !

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