La nouvelle ville de Sidi-bel-Abbès tire son nom du seigneur Abbès, véritable marabout d'une illustre et haute origine, dont la mémoire est réputée sainte parmi les tribus des deux rives de la Méquera et du Thessala.
L'avenir de Sidi-bel-Abbès grandit chaque jour. Construite pour contenir 6000 habitants, elle offre à l'oeil un vaste parallèlogramme dont les quatre angles sont élargis par de beaux et solides bastions qui n'attendent plus que les pièces destinées à leur armement. Les deux côtés longs ont également chacun un bastion. Celui du nord protège une élégante poudrière, et le bastion opposé enfile la route de Daîa ; des courtines fournissent des feux de flanc dans toute la longueur des fossés solidement revêtus d'une belle maçonnerie en moellons.
Quatre portes symétriques conduisent à Oran, Daïa, Tlemcen et Mascara. Vous voyez par cette simple définition l'importance de Sidi-bel-Abbès sous le rapport stratégique pour la province d'Oran, à vingt-deux lieues d'Oran par la grande route qui traverse la plaine du Tléla et a dû tourner la chaîne du Thessala. Bel-Abbès se trouve à la même distance de Mascara et de Tlemcen et à dix-huit lieues du poste de Daïa, la clef du désert
La ville est divisée en deux parties tout à fait indépendantes l'une de l'autre.