Extrait du Figaro de Mars 1922
A l'occasion du prochain voyage de Monsieur Alexandre Millerand dans l'Afrique du Nord, il est intéressant de, rappeler celui que fit, il y a dix-neuf ans, M. Loubet, et qui fut la première .visite d'un Président de la République à cette Algérie dèvenue, malgré le bras de mer qui la sépare de la mère patrie, non plus une colonie, mais une partie intégrante de notre France.
Ce voyage de M. Loubet fut tout un événement. Le programme en avait été longuement préparé à l'avance mais, au dernier moment, on s'aperçut que le croiseur Jeanne-d'Arc qui devait porter le Président n'avait pals effectué, ses essais réglementaires et que l'escadre de la -Méditerranée n'était pas prévenue des saluts à faire au chef de l'Etat...
...le 12 avril 1903, à sept heures et demie du soir, M. Loubet arrivait à la gare de Lyon...
...Malgré le mauvais état de la mer on arrive à Alger le 15, à une heure et demie. Le canon tonne, l'escadre rend les honneurs. A M. Etienne* qui l'attend et lui demande s'il a fait un bon voyage, M. Loubet répond : Excellent. Je suis ravi, ravi.
La calèche de gala attend, 'avec le fameux Troude, le piqueur officiel de l'Elysée. M. Loubet y monte et se rend au Palais d'Eté. On l'acclame sur le parcours. Mais, à ces acclamations se mêlent des cris hostiles « Vive Révoil »
C'est que le gouverneur général, M. Révoil, très aimé des Algériens, vient d'être forcé de donner sa démission et ses partisans protestent. Au banquet; les présidents des délégations, les sénateurs, et M. Etienne
lui-même, expriment au Président leurs regrets de perdre M. Révoil.
*(celui qui donnna son nom à l'école Eugène Etienne de Sidi-bel-Abbès)
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Passage du Président Emile Loubet à Sidi-bel-Abbès le 18 avril 1903 1/4