les privations et les maladies de toute nature, depuis soixante dix ans, partout où nous avons porté nos armes, en Afrique, en Amérique, en Asie, en Crimée, en Italie, en France, elle a formé notre avant-garde ou notre arrière-garde, toujours et partout admirable. Aujourd'hui, la légion est plus vaillante et mieux pensante que jamais, car elle sert de refuge à nos enfants d'Alsace-Lorraine. C'est aussi june petite confédération européenne dans laquelle sont représentées au premier rang l'Allemagne, la Belgique et la Suisse.
Le lieutenant-colonel, désignant la galerie des portraits poursuit :
Tous les tableaux et portraits nous permettent d'embrasser d'un coup d'œil une partie dxe son histoire. A gauche sont les hangards ouverts de Camerone, où 62 légionnaires luttèrent vigoureusement toute une journée contre 3000 Mexicains, en leur mettant 500 hommes hors de combat. Lorsque, à la nuit tombante, ces braves furent cernés, il n'y avait plus que 19 survivants. Les trois officiers de la compagnie étaient morts : le capitaine Danjou, qui la commandait, avait déjà été amputé en Crimée ; il portait à Camerone une main articulée que vous voyez dans ce coffret..
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Visite du Président Emile Loubet
à Sidi-bel-Abbès le 18 avril 1903 1/3 |
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A la légion étrangère
Le lieutenant-colonel Lannegrace est un haut et viril officier à voix mâle ; mais cette voix tremble, et il semble que des larmes vont jaillir de ses yeux, tandis qu'il indique au Président la signification des trophées, des drapeaux, des portraits, des mille souvenirs de la salle d'honneur.
Monsieur le Président
La légion vous est profondémment reconnaissante de l'honneur que vous lui faites aujourd'hui. Elle saura vous le prouver aussitôt qu'elle en aura l'occasion, car elle ne marchande ni ses peines, ni ses sacrifices, ni son sang, pour sa patrie d'adoption. Elle s'est déjà montrée capable des plus grands exploits. Votre visite, monsieur le Président grandira encore son caractère.
La légion fut créée et baptisée du nom qu'elle porte, le 1er août 1792. Elle est fille de notre première République. En 1815, après la grande épopée du drapeau tricolore, elle comptait huit régiments de toutes nationalités européennes. Elle fut alors licenciée, pour réaparaître en 1831 et nous aider à conquérir à la civilisation cette terre africain. Elle y a semé ses os dans toutes les régions que nous avons arrachée à la barbarie. Aussi brave dans les luttes ardentes contre les hommes que stoïque, patiente et courageuse contre les éléments,