L'accueil

Le clos Bastide à Sidi-bel-Abbès

C'est à dix heures quarante, après avoir quitté Oran, à huit heures et nous être arrêtés un quart d'heure à Sainte-Barbe-du-Tlélat, que nous sommes arrivés à Sidi-bel-Abbès. Dans le grand salon de la gare, joliment décoré, de tentures mauresques, le maire, le Conseil municipal, les délégués financiers, les conseillers généraux, attendaient le Président.
Le maire de la ville est M. Bastide, de qui le père fut un des premiers colons de Sidi-bel-Abbès et qui y possède une magnifique exploitation agricole de douze cents hectares sur lesquels croissent plus de quinze mille arbres de toutes essences. Cette propriiété, nous l'avons visitée ensuite, et nous en avons admiré la beauté, l'ordre, la fertilité. C'est là, n'en doutez pas, l'une des exploitations les plus complètes et les plus heureuses de toute l'Algérie, et qui justifie la rosette d'officier de la Légion d'honneur que M. Bastide porte depuis trois ans et demi.
Dans le salon de la gare, M. Bastide souhaite la bienvenue << au chef respecté de la démocratie, qui représente si dignement la patrie bien-aimée >> et vante les efforts des colons << qui sont, quoi que prétendent certains ; les éducateurs et les collaborateurs des indigènes >>.
M. Loubet répond

Monsieur le maire,
En arrivant dans votre belle commune on s'aperçoit immédiatement que les efforts et la ténacité des colons n'ont pas été stériles. la conquète du sol, les progrès dans la culture, l'utilisation des eaux témoignent de l'intelligence et du travail des colons français installés ici depuis cinquante ans
.
Vous avez raison de dire que les colons sont les éducateurs des indigènes. Ils en sont aussi les protecteurs nécéssaires. Sans eux, ce seraient encore des broussailles, là où on nous admirons ces cultures perfectionnées. C'est l'éloge des colons que m'inspire à chaque instant ce voyage en Algérie ; c'est votre éloge que constamment j'entends faire par tous ceux qui m'accompagnent et dont beaucoup ignoraient votre courage et vos efforts.
Ce voyage sera du plus grand profit pour les colons ; il permettra de rendre justice à votre œuvre. Pour ma part, je suis heureux de pouvoir, au nom de la mère-patrie, vous apporter les éloges mérités et les encouragements nécéssaires
.

La rue de Mascara au centre-ville

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Visite du Président Emile Loubet
à Sidi-bel-Abbès
le 18 avril 1903
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