Extrait du Forum Mekerra's Sidi Bel Abbès
André
Et le chauffage au charbon avec nos petits "kanouns" ? C'était sympa et ça rassemblait les membres de la famille.
Il fallait quand même aérer de temps à autre à cause du "monoxyde" ou "dioxyde de carbone", comme l'on dit aujourd'hui, en parlant comme des savants...
Raymond
J’ai habité jusqu’en 1961 une des petites villas jumelées de la gare de l’Etat. Nous avions, comme dans la chanson, « la cabane au fond du jardin ». Un ingénieux système mis en place par mon père dans ces wc à la turque nous permettait de nous doucher. Autre souvenir de « confort » : depuis 1948 mes grands parents habitaient ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui un studio, dans la célèbre Calle del Sol. Situé dans un bâtiment entre les rues d’Arras et de l’Yser, et en face de la rue qui menait au stade. Ce logement se composait d’une seule pièce qui servait de chambre et de salle à manger avec coin cuisine. Une porte d’entrée qui donnait sur un couloir et une fenêtre qui donnait sur la cour. Il n’y avait pas l’électricité et ils s’éclairaient avec un quinquet ; il y faisait froid l’hiver. L’eau était tirée d’une pompe installée dans la cour. Les WC pour tous ( à la turc, très sales et malodorants, envahis de mouches ) étaient situés dans la cour, où donnaient aussi 5 ou 6 autres logements. Aujourd’hui ce bâtiment n’existe plus, il a laissé la place à la mosquée du quartier.
Manuel
Description fidèle ! Ce patio appartenait à mon grand-père Paternel. C'est bien vrai que des familles vivaient à l'étroit dans un seule pièce parfois, à 4 et à 5. Pas d'électricité jusqu'en 62: un [kinké] sur une table au centre de la pièce en guise d'éclairage. Heureusement ! Ils avaient l'eau potable en face de la cour: la fontaine municipale était tout contre le bar "François" . C'était la cour des miracles! Il y avait même une guérisseuse [Ginoveva] très réputée dans le faubourg...surtout pour les foulures et les contractures .Presque toutes les familles étaient apparentées, notamment les Alonso , les Haro et les Estève.Si je vous dis que pour rien au monde ils seraient partis de là pour aller en HLM, vous ne me croiriez pas.
J'étais gamin et c'est souvent que je me suis approché de ce patio ou un frère Haro dit "Gordété" prenait son accordéon, s'installait au milieu de la cour et tout le monde se mettait à danser. C'était en fin de semaine.
Des temps héroïques!
Georges
Il y avait aussi au mamelon un patio semblable à celui de la calle del sol. On l'appelait "el patio de los chinches" c'est là qu'habitait le célebre "nono cagua pâté" Frère de Mariano qui chantait dans les cafés de la plaza beraguas
quelq'un s'en souvient-il? Nous avions, comme dans la chanson, « la cabane. Une mosquée occupe aujourd'hui toute cette place. Gageons qu"Allah tient dans son paradis tout ce petit monde modeste et heureux de vivre ensemble.
Le quinquet[ el quinqué] c'était une lampe à pétrole avec un long bec vertical que l'on retirait pour allumer la mèche. Celle-ci pouvait se régler à l'aide d'une molette latérale.
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Pour compléter cette lecture, relire les textes déjà parus sur les mêmes thèmes de Georges Winum, "Pousser des cris de gorets" et d'Antoine Pavia "Le Patio"