RETOUR APRES 15 ANS D’EXIL

Enfin, la revoilà....Elle revient à ses premières amours. Mais que de mal, combien d’efforts pour reconquérir cette cruelle et fantasque Coupe de l’Afrique du Nord !

L’Oranie sportive commençait à se désespérer de revoir la belle capricieuse, car, après avoir abandonné son << grand >> amour (C.D.J.), en 1936, elle fila vers l’Est d’où, deux années après, elle effectua un bond en direction de l’Eden marocain, où elle se complut jusqu’en 1949...

Mais depuis 1946, l’Oranie essayait, dès l’entrée en lice de ses divers représentants (compétition propre), de se diriger vers le << sillage >> de la dulcinée. Peine perdue ! Trois années consécutives, tous nos ambassadeurs furent, systématiquement, repoussés par l’infidèle...

Enfin, quatre soupirants algériens, au cours de l’année << sainte >> l’attirèrent au stade Monréal, au cours d’un duel qui fit du bruit  à l’époque et laissa, dans une ultime et dramatique lutte sans merci, deux magnifiques gladiateurs aux prises. Mais là encore, au moment de savourer une victoire certaine, notre Sporting accusa un relachement innatendu, inexplicable. Résultat ? La proie, toute proche, s’esquiva, légère, aux bras des Saint-Eugénois d’Alger qui n’en croyaient pas leurs yeux...

Onze mois après cette vexante fin de non-recevoir, le tenace Sporting est revenu à la rescousse. Et pour qui connaît la volonté tendue dans l’effort, le cran farouche, cette somme de qualités morales que possèdent les << blancs >>, il était à prévoir que la coquette devait un jour capituler.

Ce jour tant désiré, est arrivé, dimanche 6 mai 1951. Date glorieuse pour le grand vainqueur de ce jour faste, pour l’Oranie. La  Coupe, cette enfant prodigue, nous revient, réintingre le bercail, grace à un valeureux combattant, un beau conquérant, un irrésistible gagneur ! S.C.B.A. !

Nous savons ce que les Sportingmen ont travaillé, souffert, pour arriver à leurs fins. Ils en sont récompensés, largement, puisqu’ils viennent de réussir l’exploit, celui jamais réalisé jusqu’ici par aucune équipe nord-africaine : battre le W.A.C. à Casablanca. Ce coup de maître donne donc droit à l’auteur << d’épingler >> la Coupe dans la prestigeuse panoplie sportive bélabésienne.

Ce magnifique résultat oranien, à Casablanca, hormis le beau rendement d’ensemble des onze sportingmen, a été dû à deux réussites. D’abord le penalty stoppé par le maître Bottini (seconde performance du genre en Coupe), malgré le rusé  Chtouki (pourtant spécialiste au dernier tournoi des ligues, à Monréal où il en << convertit >> deux). Ensuite, le but de Séva, déjà reponsable (trois buts sur quatre) de la déroute du C.S. Hammam-Lif...

Chapeau bas devant le Sporting. Qu’il prenne bien garde à cette Coupe et tâche de la conserver, car il l’a deux fois méritée. - A.B.